Le Covid a raison de Buyoya, 71 ans, avant la justice burundaise

L'ex-président pustchiste burundais Pierre Buyoya, ici plus tôt en 2020, alors haut -représentant de l'Union Africaine

(Tract) – L’ancien président du Burundi Pierre Buyoya (1987-1993 et 1996-2003) est décédé à Paris à l’âge de 71 ans du Covid-19, ont indiqué vendredi 18 décembre plusieurs de ses proches. «Le président Pierre Buyoya est mort cette nuit à Paris. Il avait le Covid-19», a déclaré un membre de sa famille qui a requis l’anonymat. Plusieurs autres proches ont confirmé le décès de Buyoya, qui a également occupé le poste de Haut représentant de l’Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel de 2012 à fin novembre de cette année. Mais selon d’autres sources consultées par Tract dont Rfi, Buyoya est plutôt décédé à Bamako, où il était hospitalisé depuis quelques jours.

L’ex-président burundais Pierre Buyoya, avait fini par démissionner cette année de son poste de  haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, après avoir a été condamné le 19 octobre par contumace au Burundi à la prison à perpétuité pour l’assassinat du président Melchior Ndadaye en 1993.

Premier président démocratiquement élu du Burundi et premier Hutu à accéder au pouvoir, Melchior Ndadaye a été assassiné en octobre 1993 lors d’un coup d’État militaire qui allait entraîner le pays dans une guerre civile opposant l’armée, dominée par la minorité tutsie, à des groupes rebelles hutus et qui fera 300.000 morts jusqu’en 2006. Il avait succédé à Pierre Buyoya, porté par l’armée au pouvoir en 1987 et qui redeviendra président, à la faveur d’un nouveau coup d’État, entre 1996 et 2003, avant de remettre le pouvoir à Domitien Ndayizeye, un Hutu, en vertu d’un accord de paix signé en 2000 à Arusha (Tanzanie).

Pierre Buyoya avait été condamné pour «attentat contre le chef de l’État, attentat contre l’autorité de l’État et attentat tendant à porter le massacre et dévastation», selon le texte qui ne comporte que le dispositif (déclaration de culpabilité et peine) de la décision rendue par la Cour suprême. Le nom de Pierre Buyoya avait déjà été cité en lien avec cet assassinat, sans que le début d’une preuve soit apporté.

Pierre Buyoya,  résidant à l’étranger, était visé, avec d’autres, depuis novembre 2018 par un mandat d’arrêt international émis par le Burundi après l’arrestation des quatre ex-hauts gradés tutsis, accusés de figurer parmi les «auteurs» de l’assassinat de Melchior Ndadaye.

Buyoya ne purgera pas sa peine. le Covid a eu raison de lui avant la justice burundaise.
Tract