Mahmoud Dicko sur Sud F.M ce dimanche dit « n’être candidat à rien ». Sauf à être ayatollah d’une république islamique du Mali ?

La médiation de la Cedeao est en passe d’échouer au Mali parce que les mesures de sortie de crise qu’elle propose sont « superficielles ». Pour ne pas dire « cosmétiques « ? C’est l’avis tranché de celui qui s’est imposé comme la figure morale et le fédérateur en. »désobéissance civile » du mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-Rfp), l’imam Mahmoud Dicko. Il était invité ce dimanche 26 juillet de l’émission Objection sur Sud Fm.
« Je vais d’abord saluer la présence de ces chefs d’États au Mali pour venir partager avec nous les préoccupations qui sont les nôtres. Le Mali traverse aujourd’hui une crise extrêmement profonde parce que c’est une crise existentielle », a-t-il déclare. Selon lui, cette crise « n’est pas politique ou institutionnelle ». « C’est l’existence même du Mali qui est en jeu ». Tract pose la question : c’est une crise de régime ? Dicko peut-il changer la nature même de la République du Mali, pour en faire une république islamique ? On est tenté de le croire.
Dicko indique que les Maliens se sont mis ensemble  « pour restaurer la nation malienne qui est en train de s’abîmer sous leurs yeux ». La mission de la Cedeao propose une mesure qu’il considère superficielle, et donc cosmétique : un gouvernement d’union national. « Les mesures qu’ils ont proposés sont vraiment des mesures superficielles qui ne tiennent pas en compte les véritables problèmes de gouvernance qui minent ce pays », tranche-t-il. « Ce n’est pas un gouvernement d’union qui nous intéresse ». « Nous ne nous sommes pas déplacés pour chercher des places ou devenir ministre. Moi je peux vous dire que je ne cherche rien et je ne suis candidat à rien. Je suis imam et je resterai imam. Aujourd’hui ce sont les populations maliennes qui sont en train de s’entretuer et c’est encouragé par les autorités au vu et au su de tous. Ce qui m’intéresse c’est de trouver une solution à cela », tempête  l’imam Dicko.
Dans la même émission, il a indiqué : «Je croyais en IBK, avant qu’il ne soit au pouvoir. Je savais qu’il n’avait pas un projet islamique, mais laïc. Pourtant, je l’ai soutenu». Tract posé encore la question : pourquoi Dicko parle de projet islamique comme de celui qu’il aurai naturellemment soutenu. Il n’y a pas de raison, sauf à vouloir islamiser institutionnellement le Mali.
 
Leurs désaccords ont commencé après le premier mandat d’IBK :  «Quand il a fait un mandat, j’ai arrêté de le soutenir, parce que j’ai vu que son bilan n’était pas élogieux. Et je le lui ai dit», indiqué Dicko. Selon «l’Ayatollah de Bamako», les problèmes sécuritaires du Mali ont empiré sous IBK. «Quand il venait au pouvoir, le Mali avait un problème sécuritaire dans un endroit bien localisé : la région de Kidal. Mais, aujourd’hui, c’est tout le Mali qui est embrasé. Les communautés, dans certaines régions, sont en train de s’entretuer au vu et au su de tout le monde, et il n’y a aucune solution en vue. La corruption devient endémique, aujourd’hui. Alors, vous voulez qu’on s’asseye et qu’on regarde le Mali s’abîmer sans que personne ne puisse dire un mot ?», questionne-t-il.
 
Interrogé sur la solution,  l’imam Dicko a été très évasif en disant que la solution, c’est d’abord «avoir la volonté de sortir de cette crise». «Quand les gens du M5 ont demandé sa démission, je leur ai dit qu’on ne peut pas demander sa démission et que cela va mettre le Mali dans une situation difficile. Nous n’avons pas besoin de cela. C’est notre frère, c’est notre président. Si la volonté y est, même demain, nous au Mali, on peut trouver une solution sans en faire un problème auquel toute l’Afrique doit s’y mêler».
C’est un message de duplicité et un double langage de quelqu’un qui ne veut pas révéler son jeu. Dicko ne peut pas vouloir le maintien  d’IBK à la tête de l’État malien et en même temps se faire fort d’être au-dessus du président de la république et lui dicter quoi faire. Sauf si on se retrouve, comme en Iran, dans le cadre d’une république islamique dont Dicko serait l’ayatollah. Son véritable objectif donc? Tract le croit avec cet imam politicien au double discours. Si Dicko n’était vraiment candidat à rien, il n’avait pas à prendre toute cette place d’éléphant dans un magasin de porcelaine sur la scène politique malienne. Dicko veut régner sur le Mali sans se soumettre aux règles du jeu républicaines d’une démocratie : l’accession au pouvoir par les élections et avec un projet laïc. Dicko, qui est en faveur avec les djihadistes qu’il appelle des fils du Mali, Iyagh Al Ali et Mohamed Koufa, arrivera-t-il a se faire désigner par acclamations comme ayatollah du Mali ? C’est son objectif.
Damel Mor Macoumba Seck
Tract