[ Tribune ] « De la nécessité d’avoir un secteur privé national fort pour soutenir la relance économique » (Anne-Francoise Diouf, APR, Mbour)

Le Sénégal, à l’instar des autres pays du monde, a subi de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire internationale. La pandémie a covid 19 a provoqué un ralentissement généralisé de l’économie mondiale, plongeant ainsi les pays dans une récession économique, particulièrement dans notre le nôtre.

Après une croissance moyenne soutenue de 6% depuis 2014, notre taux de croissance initialement prévu a 6,8% en 2020, pourrait chuter à -0,7% à cause de la covid 19.

C’est pourquoi, le Sénégal a réagi rapidement pour assurer la résilience économique et sociale des populations avec la mise en place du fond force covid 19, doté d’une enveloppe financière de 1000 milliards (soit 7% de notre PIB). Cette riposte a permis de renforcer la résilience des populations et a soutenu l’économie face au choc provoqué par la pandémie.

Le Président de la République, soucieux de la trajectoire du Plan Sénégal Emergent, a instruit le gouvernement du Sénégal à l’effet de réfléchir à la relance post- covid.

Pour rappel le Plan d’Action Prioritaire 2 du plan Sénégal émergent (PAP2a; 2019-2023), reposait sur un total de 697 projets pour un coût global de financement de 14 098 milliards de francs CFA.
Il ressort du dernier Conseil Présidentiel sur la relance, que le gouvernement du Sénégal a adopté un nouveau PAP2 ajusté (PAP2a) avec une hausse du coût du financement de la stratégie estimé a
14 712 milliards de francs CFA.

Ce réajustement démontre à suffisance l’engagement sans faille du Président de la République a maintenir le cap vers l’émergence.
La nouvelle priorisation du PAP2a s’appuie sur l’accélération de la souveraineté alimentaire, de la souveraineté sanitaire, et pharmaceutique, l’industrialisation de l’économie et la transformation digitale de celle-ci.

L’ atteinte de ces objectifs nécessitent inexorablement l’investissement du secteur privé et particulièrement notre secteur privé national. Et c’est cela un des défis majeur que nous devons relever pour prétendre réussir la transformation structurelle des bases de notre économie, avec un secteur privé national fort.

Pour rappel, notre tissu économique est composé d’environ 90% de PME et PMI, avec une prédominance du secteur informel. Il y’a donc lieu de travailler, immédiatement a la formalisation de ce secteur informel, pour un meilleur impact dans la production de la richesse nationale.
Il conviendra également de réfléchir aux stratégies de financement et d’accompagnement de ces PME, pour l’émergence de champions économiques nationaux, capable de capter les fruits de cette croissance tant attendu.
C’est a ce prix là que nous réussirons le pari d’une croissance durable et inclusive aux services de nos populations.

Le retour a l’agriculture tel que impulsé par son Excellence le Président Macky Sall, est une aubaine pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, et appelle naturellement au développement de l’industrie agroalimentaire pour mieux insérer notre pays dans les chaînes de valeurs mondiales.

Le défis de la transformation locale et celui de la transformation digitale, doivent nous mobiliser tous pour permettre à notre pays de faire des sauts qualitatifs, dans un environnement mondial concurrentiel.

Ce sera aussi une belle opportunité pour notre pays de mieux encadrer et profiter des perspectives de l’exploitation des ressources minières repoussées à l’horizon 2023.

Mme Ndene Anna Françoise DIOUF
Financier, Assureur-Conseils
Membre de la Convergence des Cadres Républicains de MBOUR
Mail:ngoulou.79@gmail.com