4 otages occidentaux libérés au Burkina: des touristes inconscients qui ont coûté la vie à 2 soldats français?

Les ex-otages au Sahel sont rentrés en France

Les ex-otages français libérés par les forces spéciales françaises dans le nord du Burkina Faso, au prix de la mort de deux militaires, sont arrivés ce samedi sur la base aérienne de Villacoublay (Yvelines) où ils ont été accueillis par le chef de l’État Emmanuel Macron. L’avion transportant Laurent Lassimouillas et Patrick Picque, enlevés le 1er mai au Bénin, ainsi qu’une ex-otage sud-coréenne, s’est posé peu avant 18h00 sur le tarmac.

Emmanuel Macron, qui était accompagné des ministres des Affaires étrangères et des armées, Jean-Yves Le Drian et Florence Parly, et par le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, a échangé quelques mots avec les otages, mais n’a pas pris la parole publiquement. L’ambassadeur de Corée du Sud était également présent.

« Assurer la sécurité des Français, où qu’ils se trouvent »

Dans une courte déclaration, Jean-Yves Le Drian a tenté de couper court à toute polémique en soulignant que les présidents de la République ont toujours été présents pour accueillir les otages libérés : « Dans cette affaire, il y a d’abord un devoir d’État d’assurer la sécurité des Français, où qu’ils se trouvent. Le devoir de l’État est d’assurer la sauvegarde des Français qui sont en danger. Le devoir de l’État, c’est aussi d’éviter qu’au Sahel ne se mette en place un logique de prise d’otages de guerre [qui peuvent servir à financer le terrorisme] ».

Il a aussi appelé les Français à la prudence. « Je souhaite, après cet exemple, que les touristes français respectent intégralement les conseils aux voyageurs » donnés par le Quai d’Orsay. Enfin, le ministre a eu une pensée pour Sophie Pétronin, dernière otage française retenue dans la zone.

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Retour en France des ex-otages libérés au Burkina Faso.
►Sur le tarmac de l’aéroport militaire de Villacoublay, Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères a tenu a rappeler quel était le devoir de l’Etat envers ses compatriotes.

« Donner sa vie pour sauver celle des autres »

« Peu de forces armées dans le monde sont capables de réussir une telle opération. Ils l’ont fait » a ensuite déclaré la ministre des Armées, Florence Parly. « La mission de nos armées, c’est de protéger les Français. C’est une mission qui n’est pas sans risques. Et lutter contre les terroristes, c’est dangereux. Nos hommes et nos femmes y sont préparés. Ils sont formés, entraînés et visent l’excellence. Et l’excellence était au rendez-vous » a-t-elle ajouté.

« Donner sa vie pour sauver celle des autres, c’est la forme ultime de l’engagement, celle qui nous dépasse tous. Le message de la France est clair : ceux qui veulent s’en prendre à la France, aux Français, savent que nous les traquerons, les trouverons et les neutraliserons » a prévenu la ministre.

« Éviter de nous rendre dans cette magnifique partie du monde »

L’ex-otage Laurent Lassimouillas a également fait une déclaration face aux caméras : « Nos premières pensées vont aux deux militaires qui ont donné leur vie pour nous sortir de cet enfer. Leur sacrifice donne un sens à nos vies. Certainement aurions-nous dû prendre davantage en considération les recommandations de l’Etat et la complexité de l’Afrique. Et éviter de nous rendre dans cette magnifique partie du monde qui malheureusement bascule dans l’instabilité. Nous avons aussi une pensée pour notre guide béninois. »

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🇫🇷 Les ex-otages français libérés au Burkina Faso de retour en France.
►Leurs premières pensées ont été pour les familles des militaires tués lors de l’opération qui a permis leur libération.

Avant leur arrivée en France, Patrick Pique et Laurent Lassimouillas avaient présenté samedi matin leurs condoléances aux familles des deux militaires à l’occasion de leur réception samedi matin à la présidence du Burkina Faso.

L’otage américaine, dont l’identité n’a pas non plus été identifiée, devait être rapatriée aux Etats-Unis.

Un hommage national aux deux commandos marine tués dans l’opération, le maître Cédric de Pierrepont, né en 1986, et le maître Alain Bertoncello, né en 1991 sera organisé mardi aux Invalides. Leur mort porte à 27 le nombre de militaires français tués depuis l’opération Serval au Mali en 2013, à laquelle a succédé Barkhane en 2014.