Admission aux urgences pour le boulanger de Besançon, en grève de la faim contre l’expulsion de son jeune employé guinéen

Stéphane Ravacley, le boulanger justicier de Besançon, admis à l'hôpital

Il a été « pris en charge peu avant 09H00 (08H00 GMT) par les sapeurs-pompiers qui l’ont conduit à l’hôpital de Besançon », a confirmé la préfecture du Doubs.

« Je suis très fatigué, mais ça va », a-t-il déclaré en début d’après-midi alors qu’il se trouvait encore aux urgences. « J’ai fait un malaise dans ma voiture, devant la boulangerie, en revenant de livraison », a expliqué l’artisan de 50 ans dont le commerce est situé au centre-ville.

« Au début, personne ne m’avait vu, je suis resté un quart d’heure dans le froid. Quand les pompiers sont arrivés, j’étais en hypothermie ».

Le médecin qui l’a examiné a conclu qu’il avait « des carences en beaucoup de choses », a précisé M. Ravacley qui a bénéficié d’une « perfusion de vitamines ». Il pense rentrer chez lui « dans les heures qui viennent ».

Le boulanger ne se nourrit plus que de bouillon et a perdu environ huit kilos depuis le début de sa grève de la faim. Une infirmière lui rend visite tous les deux jours.

Pense-t-il mettre un terme à sa grève de la faim ? « Non, je continue. C’est un combat », affirme l’homme, bien décidé à se battre pour garder à ses côtés Laye Fodé Traoré, 18 ans, dont il salue le travail sérieux et appliqué.

Son ancien apprenti a dû interrompre sa formation. Pris en charge en France en tant que mineur isolé, il est visé, depuis qu’il a récemment fête ses 18 ans, par une obligation de quitter le territoire français délivrée par la préfecture de la Haute-Saône, département où il réside.

Le jeune Guinéen a saisi le tribunal administratif de Besançon pour contester le refus de la préfecture de lui délivrer un titre de séjour. Sa requête sera examinée le 26 janvier.

Selon son avocate, la préfecture considère que les documents d’identité de M. Traoré ne sont pas authentiques.

D’après une source proche du dossier, l’ambassade de Guinée à Paris vient de légaliser les documents de Laye Fodé Traoré.

Des personnalités françaises, dont Omar Sy, Raphaël Glucksmann, Nicolas Hulot et Marion Cotillard, ainsi que plusieurs maires écologistes, ont appelé lundi le président Emmanuel Macron à « aider le boulanger de Besançon en grève de la faim ! », dans une tribune signée dans l’hebdomadaire L’Obs.

La pétition en faveur de Laye Fodé Traoré, lancée par M. Ravacley, a recueilli mardi plus de 220.000 signatures.

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