Le Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (ITIE-SN) a présenté, hier, à Dakar, son rapport 2019 sur les revenus générés par le secteur extractif des mines, du pétrole et du gaz et qui s’élèvent à 161 milliards FCFA selon les résultats de cette enquête.

 Lors de sa présentation des résultats du rapport 2019 de l’ITIE-Sénégal sur les industries extractives, le rapporteur Papa Alioune Badara Paye a expliqué que «le secteur minier a produit 137 milliards FCFA et le secteur hydrocarbures  124 milliards FCFA. Ça fait au total 161 milliard FCFA. Selon les chiffres collectés dans le cadre du présent rapport, les entreprises emploient 7951 personnes, soit 0,16% du total de la population active en 2019. Les entreprises employaient 7566 personnes de nationalité sénégalaise, soit 95% de leurs effectifs en 2019. Les non nationaux sont estimés à 385 employés en 2019, contre 377 en 2018. Les femmes représentent environ 8,4% de l’effectif global des employés. Elles sont 647 Sénégalaises à travailler de façon directe dans le secteur».

137 milliards du secteur minier et 124 milliards des hydrocarbures

Aussi, il a fait ressortir que «le total des revenus générés par le secteur extractif au Sénégal a évolué de 34,45 milliards de FCFA par rapport à l’exercice 2018, enregistrant ainsi une hausse de 29%. Cette hausse s’explique par plusieurs facteurs. Les revenus du secteur des hydrocarbures sont en hausse de 14,38 milliards de FCFA, passant de 8,40 milliards de FCFA en 2018, à 22,78 milliards de FCFA en 2019».

«Cela provient principalement de paiement de la deuxième tranche de financement de la construction de l’Institut national du pétrole et du gaz effectué par la société TOTAL pour un montant de 10 milliards de USD, soit 5,91 milliards de FCFA au profit de l’Etat du Sénégal, conformément à l’article 19.6 du contrat de recherche et de partage de production d’hydrocarbures du bloc ultra deep offshore, et des paiements effectués par la société KOSMOS Energy en 2019, relatifs à des redressements fiscaux d’un montant de 5,21 milliards de FCFA», a-t-il relevé.

Il a aussi noté que «les revenus du secteur minier sont en hausse de 22,59 milliards de FCFA, passant de 111,90 milliards de FCFA en 2018, à 134,49 milliards de FCFA en 2019. Ce, du fait de la hausse des productions de l’or, des minéraux lourds et des cours mondiaux de ces produits miniers, et des paiements effectués par la société SGO en 2019, relatifs à des redressements fiscaux d’un montant de 5 milliards de FCFA».

Les recettes fiscales estimées à 118 milliards

Il indique que «les recettes fiscales sont estimées à 118 milliards de FCFA concernant les imports sur les sociétés, les impôts sur les revenus, TVA, CEL (Patente). Les recettes non fiscales sont à 43 milliards de FCFA. A savoir les recettes minières (redevances, droits fixes, redevances superficiaires), recettes pétrolières (part de production de l’Etat, loyer superficiaire, dividende)».

Sur les revenus générés par le secteur extractif par entreprise (hors paiements sociaux) en 2019, il a relevé que «Sabodala gold opérations c’est 28 milliards de FCFA, Sococim industries 26 milliards de FCFA, Ciments du Sahel 20 milliards de FCFA, Dangote 14 milliards de FCFA, Total Ep Sénégal 8,4 milliards de FCFA».

Selon les chiffres collectés dans le cadre du présent rapport, a-t-il a poursuivi, le secteur minier artisanal, selon une étude, emploie 31 359 personnes, soit 0,74% de la population active. Les entreprises pétrolières et minières du périmètre de réconciliation ont déclaré un montant global payé aux fournisseurs en 2019, estimé à 891 milliards de FCFA, dont 216 milliards de FCFA versés aux entreprises nationales».

Par rapport aux dépenses sociales des entreprises extractives, M. Paye a souligné que «les paiements reportés par les sociétés extractives au titre des dépenses sociales en 2019 s’élèvent à 3 369 870 646 milliards de FCFA».