Arrestation du plus haut représentant de l’islam en Espagne soupçonné d’activités terroristes

Des policiers et officiers de l’armée espagnole à Palma de Majorque (Espagne), le 25 novembre 2020. PHOTO / JAIME REINA / AFP.

[Tract] – La police a arrêté le président de la Commission islamique d’Espagne, la plus haute instance islamique du pays, révèle le site El Confidencial. Mohamad Ayman Adlbi est soupçonné d’avoir été impliqué dans un réseau aujourd’hui démantelé de financement du djihadisme au Moyen-Orient. 

 

“La police [nationale] a arrêté le principal responsable de l’islam en Espagne pour activités terroristes”, annonce le site d’information El Confidencial. Le média révèle que l’arrestation de Mohamad Ayman Adlbi, président de la Commission islamique d’Espagne (CIE), la plus haute instance officielle de l’islam dans le pays, est la conséquence d’une enquête dirigée contre un réseau présumé de financement djihadiste aux ramifications internationales”.

Plus précisément, il s’agit de l’opération Wamor, qui avait conduit, en juin 2019, à Madrid, au démantèlement d’un réseau consacré à l’envoi de fonds en Syrie et dans plusieurs zones de conflits au Moyen-Orient afin de “financer des actions armées de groupes que l’on soupçonne d’être radicaux”. 

Mohamad Ayman Adlbi a été libéré sous caution mercredi 24 mars. Deux autres personnes ont été arrêtées dans le même cadre. Les chefs d’accusation portent sur des “délits présumés d’appartenance à une organisation criminelle, de collaboration avec une organisation terroriste, de financement du terrorisme, de blanchiment de capitaux, de fraude fiscale, de falsification de documents et d’encouragement de l’immigration illégale”, énumère El Confidencial. 

 

Interrogation autour de sa nomination

Dans un communiqué au nom du CIE, son président, âgé de 74 ans, a fait part de sa “confiance” en la justice espagnole, “quels que soient les soupçons, que nous estimons infondés, même si nous comprenons qu’ils fassent l’objet d’une enquête”.

Le médecin de formation, né en Syrie mais installé en Espagne depuis les années 1970, avait été nommé à la présidence du CIE en juillet 2020 avec l’approbation du Centre national du renseignement et du ministère de la Justice espagnols. Pour El Confidencial :

« Son arrestation amène à s’interroger sur la pertinence de sa désignation.”

En Espagne, le CIE est le principal interlocuteur du gouvernement et des régions autonomes en ce qui concerne les questions liées à la religion musulmane, “depuis la gestion des mosquées jusqu’à l’enseignement de l’islam dans les collèges et lycées”. 

Avec Courrier international