Au Québec, démantèlement d’un réseau de « brouteurs » ivoiriens à l’arnaque amoureuse, au butin d’un milliard de FCFA

« Un vaste réseau d’arnaque amoureuse ivoirien démantelé au Canada », annonce Rfi, qui raconte l’affaire.

Une douzaine de personnes soupçonnées d’avoir commis des « fraudes amoureuses » sur les réseaux sociaux ont été arrêtées au Québec ainsi qu’en Côte d’Ivoire cette semaine. Ces hommes et ces femmes créaient de faux profils d’internautes pour nouer des relations intimes avec des Québécois, souvent âgés et vulnérables. Cette fraude organisée pendant plusieurs années aurait permis de soutirer près de 1,5 millions d’euros aux victimes.

Sur son compte Facebook, Sogli Espoir Kouassi, que l’on suspecte d’avoir dirigé un réseau de « fraude amoureuse », se fait appeler Méphistophélies, du nom de l’un des « princes de l’enfer ». Lui et deux de ses complices ont été formellement accusés au palais de justice de Québec avant d’être libérés sous caution. Les policiers ont aussi arrêté d’autres personnes à Montréal et dans la région d’Ottawa.

Au cœur de la fraude se trouvent les liens que les accusés ont noué avec des internautes francophones sur des sites de rencontres virtuelles. Les enfants de plusieurs des victimes racontent comment un de leurs parents est tombé amoureux d’un ou d’une Ivoirienne rencontrés sur la toile.

De l’argent envoyé pour aider les faux amoureux

À partir d’un faux profil, le but des arnaqueurs était d’entretenir la relation virtuelle avec leur victime assez longtemps pour réussir à leur soutirer de l’argent. Plusieurs des sexagénaires bernés ont versé des sommes importantes au fil des ans. L’une d’entre elles a même envoyé plus de 350 000 dollars canadiens (près de 224 000 euros). Il s’agirait du plus gros montant versé. Le prétexte pour ces versements était souvent le même : aider leur prétendu soupirant à payer des frais médicaux suite à un accident ou encore à monter un dossier d’émigration pour venir les voir au Québec.

Certaines des victimes y ont laissé leurs économies, d’autres ont même fait faillite, incapables de rembourser les prêts contractés pour aider les faux amoureux. Selon la police québécoise, qui a travaillé en collaboration avec la police ivoirienne, l’argent de la fraude aurait déjà été dépensé.

Au total, les autorités ont identifié une cinquantaine de victimes dont l’erreur aura été d’avoir cru qu’elles avaient trouvé le grand amour sur internet. Neuf des quinze suspects ont été arrêtés mardi 14 septembre.