Sanctions aux médias : Babacar Diagne changera-t-il le CNRA, ce machin qui veut arrêter la mer avec ses bras ?

Babacar Touré , Président du CNRA

L’ET DIT TÔT D’O.N.G – Tout nouveau président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), à la tête duquel il prendra fonction le 7 septembre, Babacar Diagne vient de déclarer : « Jusqu’à présent, le Cnra émet des avis, fait des constatations, mais on n’a jamais vu de sanctions. Je pense qu’il est temps que des sanctions arrivent. Il est temps que ce qu’on voit par rapport au contenu de nos programmes et qui ont des effets dramatiques sur notre jeunesse, sur nos valeurs en général, que ces dérapages-là soient sanctionnés. Je pense qu’on va aller vers là. » Il ne dit pas autre chose que Tract, qui écrivait ce qui suit le 2 août, il y a un peu plus de deux semaines, juste avant le départ de Babacar Touré de la tête du CNRA :

« Le CNRA, Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel, vient donc de ses fendre d’un communiqué pour se dire ulcéré par les images de l’émission Grands Cœurs de SEN TV, qui exploite la misère humaine afin de faire mettre la main au portefeuille. Sauf que le CNRA ne régule rien, il éructe sur papier plutôt.

 Avant la SENT TV, c’est à la TFM et à son émission Jakaarlo bi que le machin présidé par Babacar Touré s’en était pris, comme un roquet piaillant sans mordre, suite à la sortie misogyne appelant du viol du professeur de philosophie en classe terminale Songué Diouf. Cela n’empêche pas ledit Songué Diouf de continuer à déblatérer des lieux communs dans cette émission d’ébats.

Le véritable problème du CNRA tient en plusieurs choses. D’abord, ce Conseil qui déconseille n’a pas les moyens de coercition par des sanctions financières ou de suspension de signal de diffusion. Ensuite et surtout, le CNRA n’est point aidé par le gouvernement du Sénégal, à travers son ministère en charge de la Communication, qui n’a rien mis dans les conventions de concession des fréquences radios et télé, en termes de contenus obligatoires à respecter. D’ailleurs, la signature de ces chartes de contenus auraient dû être la prérogative du CNRA, qui devrait les signer avec les organes de radiodiffusion et de télévision, pour leur indiquer les règles déontologiques à respecter, mais aussi les quotas de diffusion à respecter en termes de dramatiques nationales, de films sénégalais et africains, de contenus pour les enfants, de magazines d’information, ou encore de quota d’émissions en langue officielle française, etc.

Cela n’étant pas fait, les radios de ce pays font dans la promotion des émissions de voyance en direct (sic) au même titre que les télés sénégalaises, qui en sus, quand il n’aligne pas des télénovelas, ont fini d’ériger le débat, avec – fauteuils occupés par des invités pléthoriques,  en genre-phare qui ne coûte rien en termes de production audiovisuelle originale. Puisqu’il s’agit juste d’inviter sur un plateau de télévision des oisifs à venir raconter des sornettes qui se veulent des points de vue argumentés. Et à poser deux ou trois cameramen en face d’eux.

Au total donc, ce CNRA doit être dissous et remplacé par un Conseil Supérieur des Médias doté de véritables prérogatives et de missions concrètes. Si on veut que cesse l’abêtissement de nos enfants et de nos femmes au foyer par les médias audiovisuels sénégalais. Le CNRA râle mais n’agit pas ».

 

Ousseynou Nar Gueye