AVC : Luke Perry, idole de la série Beverly Hills dans les années 90, s’en va à 52 ans

L’acteur, célèbre pour son rôle dans la teen-série «Beverly Hills», est mort hier lundi 3 mars des suites d’un AVC. Il incarnait une forme d’éternelle mélancolie post-adolescente.

Habitué du Peach Pit, sèche tes larmes. Cela faisait de toute façon bien longtemps que le beau Dylan McKay – Luke Perry, dont on a appris la mort mardi à 52 ans – avait cessé d’y trainer ses blousons noirs et son air désabusé… Le Peach Pit était le café tout de couleurs pastel pré-Hélène et les garçons, qui accueillit les atermoiements de la bande d’ados de la série Beverly Hills, 90210 de son petit nom original, pendant une décennie entre 1990 et 2000, tout pile.

En dépit de quelques années de plus que le personnage (il a 23 ans quand il auditionne pour ce rôle de lycéen qui fera du fils de metallurgiste un aristocrate du soap), Luke Perry y incarnait Dylan McKay, le rebelle de service aux vrais-faux airs de James Dean dont étaient amoureuses autant la brune Brenda que la blonde Kelly (et pas mal d’autres filles sur la planète), entre deux balayages californiens et une crise d’adolescence. Et dans cette création d’Aaron Spelling, qui, malgré ses lourdeurs, sut inventer rien moins que la teen-série, genre qui a largement proliféré depuis (Angela 15 ans, Freaks and Geeks, Newport Beach, Gossip Girl, Riverdale…), et tint en haleine plus d’une génération, Luke Perry a toujours imprimé une présence singulière, nimbé d’une forme de mystère, de distance aussi. Il était le seul qui ne semblait pas dupe, et incarnait cela avec une grâce toute à lui.

Regard triste

«Je serai associé à Dylan McKay jusqu’à ma mort, mais cela me va, déclarerait-il plus tard. Je l’ai créé, il est à moi.» Après Beverly Hills, comme pour toute teen star lancée par la télé, la traversée du désert est évidemment rude et, même s’il travaille régulièrement, on perd la trace de Luke Perry, avant de le retrouver dans quelques épisodes de Oz, puis dans John From Cincinnati en 2007 où son regard triste fait des merveilles au milieu des surfeurs barrés imaginés par David Milch (Deadwood). Son rôle de papa dépassé par les tourments adolescents (juste retour des choses), dans Riverdale, avait depuis 2017 remis Luke Perry sur les rails d’une visibilité dont on pouvait se réjouir.

Reboot

Ultime ironie dont seule Hollywood a le secret : l’AVC qui a fini par emporter Perry lundi s’est produit mercredi dernier à Los Angeles, le jour même où venait d’être annoncé un reboot imminent de Beverly Hills, pour lequel la plupart des stars historiques du show avaient resigné, mais pas lui. 90210 a-t-elle fini par lui briser le cœur ? Il n’est pas interdit d’y rêvasser… Mais on devrait heureusement pouvoir croiser son sourire mélancolique de vieil adolescent fatigué de lutter contre l’oubli dans quelques scènes tournées pour le prochain Tarantino, au titre ici tout indiqué : Once Upon a Time in Hollywood.

Avec Libération.fr