Belgique: une Belge et un Franco-Ivoirien condamnés à respectivement 24 et 30 ans pour meurtre

[Tract] – Vingt-cinq ans après les faits et une longue cavale à travers le monde, une Belge et un Franco-Ivoirien ont été condamnés mercredi en Belgique à respectivement 24 et 30 ans de prison pour le meurtre en 1996 d’un homme d’affaires britannique qu’ils avaient escroqué.

Avec Afp

 

La cour d’assises de Bruges (nord-ouest) a été un peu moins sévère que le ministère public, qui avait réclamé respectivement 30 ans et la prison à vie contre Hilde Van Acker, 57 ans, et Jean-Claude Lacote, 54 ans. Les deux accusés nient le meurtre et leurs avocats avaient réclamé l’acquittement.Dans un premier verdict la cour avait estimé mardi soir qu’ils étaient tous deux coupables.

Le 28 mai 1996, le corps de Marcus Mitchell, 44 ans, un Britannique travaillant dans l’avionique, avait été retrouvé avec deux balles dans la tête dans une zone isolée de la station balnéaire belge du Coq (De Haan en flamand). Une enquête de téléphonie a rapidement permis d’établir qu’il avait régulièrement été en contact peu auparavant avec une dénommée « Hilde » et un certain « John », un des nombreux surnoms utilisés par M. Lacote. D’après l’accusation, Marcus Mitchell avait prêté à M. Lacote une grosse somme d’argent en échange de la promesse d’une « affaire lucrative » à l’étranger. La relation se serait envenimée quand le Britannique a réalisé l’escroquerie et exigé d’être remboursé. 

Surnommés à l’époque par les médias le « couple diabolique », les deux suspects ont été arrêtés en Belgique peu après le meurtre, mais ont bénéficié d’une remise en liberté dès 1996 et en ont profité pour fuir à l’étranger. Ils se sont mariés aux Etats-Unis, ont vécu au Canada et en Amérique du Sud avant de s’établir en Afrique du Sud, où la justice belge a retrouvé la trace en 2007 de M. Lacote, devenu producteur de télévision. Mais ce dernier a échappé à son extradition. Le couple s’est ensuite installé en Côte d’Ivoire où ils ont finalement été arrêtés fin 2019. Entretemps, ces parents d’une fille née en 2008 s’étaient séparés.

Condamnés en leur absence en 2011 à Bruges à la prison à perpétuité, tous deux ont souhaité être rejugés après leur arrestation, comme le permet la loi belge. Mercredi devant la cour, le procureur Yves Segaert-Vanden Bussche a fustigé « l’interminable série de mensonges » dont ils ont usé pour se dédouaner.« Face à tant d’inhumanité et de cruauté, il ne peut y avoir qu’une seule punition, la plus sévère! », a-t-il ajouté, cité par les médias flamands.

A l’énoncé du verdict le président de la cour a qualifié le meurtre d’« exécution pure et simple ». Si les deux coupables échappent à la prison à vie, c’est à cause du dépassement du « délai raisonnable » de jugement, a-t-il expliqué. Hilde Van Acker souffre d’un cancer.