- Le célèbre producteur au tribunal en déambulateur -

Ce n’est pas du cinéma ! 80 femmes accusent Harvey Weinstein d’être “prédateur” «pro-dick*-teur»

Très attendu, le procès de Harvey Weinstein pour agressions sexuelles s’est ouvert à New York ce lundi 6 janvier, a observé Afp.

 

L’ancien producteur américain de cinéma Harvey Weinstein est arrivé ce lundi 6 janvier au tribunal à New York pour assister à l’ouverture de son procès pour agressions sexuelles, un événement très attendu et symbolique du mouvement #MeToo.

Le sexagénaire a pénétré avec l’aide d’un déambulateur dans la salle d’audience de ce tribunal d’Etat de Manhattan où son procès doit durer environ six semaines. Il était déjà arrivé en déambulateur pour une récente audience au tribunal. En décembre, Harvey Weinstein a été opéré des suites d’un accident de voiture l’été dernier. “Cela ne l’empêchera pas de participer au procès”, avait assuré l’un de ses avocats.

Procès Harvey Weinstein, levée de rideau. Les confrères patientent depuis le milieu de la nuit devant le tribunal du sud de Manhattan pour être certains d’entrer dans la petite salle ne reculant devant aucun sacrifice attend depuis 4h du matin (@radiofrance)

Une quinzaine de femmes s’étaient rassemblées devant le bâtiment, parmi lesquelles l’actrice américaine Rosanna Arquette, qui affirme avoir été agressée sexuellement par Harvey Weinstein. Certaines tenaient des pancartes, avec des slogans tels que “Justice pour les survivantes” (Justice for survivors).

Ce premier jour d’audience doit être consacré à des points techniques, les débats ne s’ouvrant véritablement qu’après la sélection des jurés, qui débutera mardi.

Rosanna Arquette s’arc-boute contre Weinstein face aux médias

Plus de 80 femmes accusent Weinstein

Depuis les révélations du New York Times, le 5 octobre 2017, plus de 80 femmes, y compris des célébrités comme Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie ou Léa Seydoux, ont accusé l’ancien magnat hollywoodien de 67 ans de les avoir harcelées ou agressées sexuellement.

Mais le procès ne concerne directement que deux d’entre elles, témoin de la difficulté de construire un dossier pénal sans preuve matérielle et sans témoin, autour d’allégations qui remontent souvent à plusieurs années. L’ancienne assistante de production Mimi Haleyi affirme qu’Harvey Weinstein l’a agressée sexuellement dans son appartement new-yorkais en juillet 2006. La seconde victime présumée, demeurée anonyme, l’accuse elle d’un viol en mars 2013 dans une chambre d’hôtel, également à New York.

Rose McGowan : « dear Harvey…/… ce procès est si important. Nous sommes libres, nous sommes fortes et nous ne nous tairons pas » #MeToo

L’acte d’accusation a été modifié en août pour inclure l’actrice Annabella Sciorra, qui affirme avoir été sexuellement agressée par Weinstein en 1993.  Si les faits la concernant sont prescrits, ils doivent permettre à l’accusation d’étayer le chef d’inculpation de comportement sexuel “prédateur”, qui fait risquer la perpétuité au producteur.

Une condamnation de l’ancien patron du studio Miramax serait une victoire majeure pour le mouvement qui combat harcèlement sexuel et discrimination à Hollywood et au-delà. Et ça, ce n’est pas du cinéma.

*Pénis (en anglais)