Corona-ivresse en Afrique du Sud : Pillages de magasins d’alcool après son interdiction, même la police s’y adonne

Pour réduire la criminalité et les violences familiales, l’Afrique du Sud a interdit la vente d’alcool durant le confinement. Il s’est ensuivi une série de vols dans les magasins spécialisés et l’arrestation de plusieurs policiers pour trafic.

Une vingtaine de débits de boisson, mais aussi des écoles, ont été pillés en Afrique du Sud depuis l’entrée en vigueur le 27 mars d’un confinement de cinq semaines décrété par le président Cyril Ramaphosa. La police sud-africaine a annoncé dimanche 12 avril l’arrestation de quatre de ses agents pour participation à un trafic d’alcool.

Réduire la criminalité et les violences familiales

Depuis quelques jours, les autorités sud-africaines ont banni la vente d’alcool, craignant qu’il ne nuise aux recommandations de distanciation sociale et surtout afin d’éviter l’augmentation des violences familiales et entre conjoints. L’alcoolisme est, il est vrai, la troisième cause de décès dans le pays. Récemment, le ministre de la Police Bheki Cele s’était félicité d’une baisse importante des crimes depuis le début du confinement, qu’il attribuait à l’interdiction de la vente d’alcool.

Mais le pays a vu un marché noir croissant pour l’alcool et une vague d’attaques contre les magasins fermés. Bheki Cele a fait état dans un communiqué de 16 attaques visant des commerces de spiritueux dans la province du Cap depuis le début du confinement, s’inquiétant de « l’implication présumée de policiers dans certains délits liés à l’alcool ». Deux policiers ont été arrêtés « en train d’acheter de l’alcool qui devait ensuite être revendu ailleurs », a-t-il précisé. Et deux autres policiers ont été pris « en flagrant délit d’utilisation de véhicules publics pour escorter trois camions chargés de bouteilles » d’alcool, a-t-il ajouté.

Ecoles cambriolées

Le ministre a appelé à une réunion d’urgence avec les distributeurs d’alcool pour faire face au trafic grandissant et a exhorté la police locale à arrêter les pilleurs de magasins.

Plus grave, près de 200 écoles en Afrique du Sud ont été cambriolées et parfois incendiées au cours des 17 premiers jours de confinement, a annoncé lundi 13 avril, « horrifiée », la ministre de l’Education de base, Angie Motshekga. Les attaques vont d’incendies de bâtiments aux vols d’ordinateurs, imprimantes et même chaises de classe, selon les médias locaux.

« Ceux qui sapent l’effort visant à endiguer la propagation du coronavirus seront trouvés et traités de manière forte« , affirme un communiqué du ministère de la Police.

Tract (avec médias)