[ Covid-19] Rapatriement des Sénégalais décédés : la Cour suprême a tranché

La décision de la Cour suprême du Sénégal, comme attendue, a été prise ce jeudi 7 mai : Les Sénégalais décédés du coronavirus au Sénégal ne seront pas rapatriés dans leur pays d’origine. Cette décision est rendue par la Cour suprême, suite à la la saisine du Collectif pour le rapatriement de ces défunts. Membre du réseau des avocats sénégalais de la diaspora, Me Assane Dioma Ndiaye déplore : «Nous craignons hélas que ceci ne mette encore de l’huile sur des rancœurs, des frustrations. On aurait souhaité que même si les mesures n’étaient pas ordonnées que la décision soit de nature à apaiser, à convaincre même ceux qui avaient la pleine intention de faire venir leurs corps ».

La robe noire poursuit : «Nous sommes d’accord sur le droit à la santé mais si nous devons sacrifier des libertés fondamentales comme celle religieuse et funéraire, il faut qu’on nous démontre que l’exercice de cette liberté serait de nature à porter atteinte au droit de la santé».

« La diaspora serait prête à accepter cette décision»

Autre chose, ajoute l’avocat, «on nous dit que l’enterrement des Sénégalais décédés au pays ne présente pas les mêmes risques que l’enterrement des Sénégalais décédés à l’étranger. Franchement, nous ne comprenons pas le pourquoi. Nous sommes sans voix face à une telle décision».

Me Assane Dioma Ndiaye tranche à son tour: « J’avoue que nous ne comprenons pas la démarche du juge. En fait, il renvoie les parties dos à dos. Aujourd’hui, on aurait souhaité que cette contradiction soit purgée et qu’on retrouve une nation unie, soudée. Si on nous avait opposé des arguments scientifiques, des arguments sanitaires, je pense que nos clients, la diaspora serait prête à accepter cette décision».

Mais, conclut-il pour le regretter, «on nous renvoie à l’incertitude. On nous dit que le juge administratif ne peut pas apprécier un risque. Or, même en état d’urgence, le juge administratif conserve son pouvoir d’appréciation».

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