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Déjeuner Macron-Ouattara : L’Élysée laisse la présidence ivoirienne assurer seule le service après-vente sur une « élection qui raffermira la paix retrouvée »

Macron reçoit Ouattara à l’approche de la présidentielle ivoirienne

Le président Alassane Ouattara et son homologue Emmanuel Macron se saluent devant le palais de l'Elysée, Paris, France, 20 avril 2018. (Twitter/Présidence de la Côte d’Ivoire)

Le président Alassane Ouattara et son homologue Emmanuel Macron se saluent devant le palais de l’Elysée, Paris, France, 20 avril 2018. (Twitter/Présidence de la Côte d’Ivoire)

Le président français Emmanuel Macron a reçu vendredi à Paris son homologue ivoirien Alassane Ouattara, qui a récemment annoncé sa candidature à un troisième mandat controversé à la présidentielle du 31 octobre, ont indiqué les présidences française et ivoirienne.

Les deux présidents ont déjeuné ensemble au Palais de l’Elysée, deux semaines après l’investiture de M. Ouattara, 78 ans, par son parti pour être son candidat à la présidentielle.

Ils devaient discuter de la situation politique ivoirienne et de la crise au Mali après le coup d’Etat qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août.

« Les deux chefs d’Etat ont fait un tour d’horizon de la situation économique et politique de la Côte d’Ivoire », a indiqué la présidence ivoirienne dans un communiqué. « Ils ont noté la nécessité de maintenir la paix et la stabilité retrouvées. Dans ce cadre, l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 doit contribuer, selon eux, à raffermir cette paix et cette stabilité », selon le texte.Emmanuel Macron ne s’est pas publiquement exprimé sur le revirement d’Alassane Ouattara, qui avait annoncé en mars sa décision de renoncer à briguer un troisième mandat. Avant de changer d’avis en août après le décès soudain d’un infarctus de son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, qu’il avait fait investir comme candidat de son parti.

La présidence ivoirienne précise aussi que M. Ouattara a notamment « remercié » le président Macron « pour l’assistance de la France dans la lutte contre le terrorisme ainsi que pour son appui dans le cadre de l’assistance électorale, gage de la confiance de la France quant au processus en cours ».

Avant la rencontre Macron-Ouattara, deux opposants avaient demandé à la France de réagir à la candidature du président ivoirien à un troisième mandat.

Macron a donc choisi de le faire à l’africaine : ne rien dire (sur la candidature Ouattara) si ce qu’on doit dire est une critique négative. La Françafrique, c’est bien fini ? La France de Macron laisse les Ivoiriens se débrouiller entre eux avec leur patate chaude du troisième mandat éventuel contesté de Ouattara.

L’Élysée a  laissé la présidence ivoirienne assurer seule le service après-vente sur une « élection qui raffermira la paix retrouvée »

L’ancien chef rebelle et ex-Premier ministre Guillaume Soro, candidat déclaré malgré son exil en France et une condamnation par la justice ivoirienne, a dénoncé dans une lettre ouverte le « silence assourdissant » de la France, estimant que celui-ci était « incompréhensible et (…) vaudrait complicité »

Pascal Affi N’Guessan, arrivé deuxième au scrutin de 2015 et à nouveau candidat à la présidentielle du 31 octobre, a lui exhorté le président Macron à sortir du « silence » et à « ne pas cautionner le coup de force institutionnel » perpétré selon lui par M. Ouattara.

L’annonce de la candidature de M. Ouattara a provoqué des manifestations qui ont dégénéré en violences ayant fait une quinzaine de morts.

Comme la précédente, la Constitution de 2016 limite à deux les mandats présidentiels. Mais les partisans de M. Ouattara affirment que le changement de Constitution a remis le compteur à zéro, alors que ses adversaires jugent cette candidature anticonstitutionnelle.

La commission électorale indépendante (CEI) de Côte d’Ivoire a annoncé jeudi avoir reçu 44 dossiers de candidature, dont ceux de Laurent Gbagbo, toujours en Belgique, et de Guillaume Soro, qui réside en France.

La France s’inquiète d’une montée de la tension en Côte d’Ivoire dix ans après la crise post-électorale qui avait fait 3.000 morts, après le refus du sortant Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara.