[ÉDITO, ET DIT TÔT] Arrestation (temporaire) très justifiée de l’ex-commissaire Boubacar Sadio par la DIC, pour offense à l’institution présidentielle

Avec sa lettre ouverte kilométrique au président Sall, le commissaire divisionnaire à la retraite Boubacar Sadio a amplement mérité de se faire cueillir par la DIC, comme cela a été le cas ce dimanche 21 juin, afin d’aller répondre du délit d’offense au chef de l’État.  C’est en tout cas là le jugement de Tract. Assane Diouf en est bien passé par là, l’insulteur public numéro 1 qui est à nouveau sous les verrous pour insultes par moyen électronique à Macky Sall. Et tant que l’article 80 disposant du délit d’offense à chef de l’État du Sénégal ou chef d’État étranger, ou à membre du gouvernement existera dans notre arsenal juridique, il sera justifié de mettre aux frais les insulteurs de présidents. Ce pour quoi il faut se battre, ce ne sont pas pour les cas isolés d’insulteurs, mais sur le principe même : ce délit d’offense à président doit être supprimé. Le seul moyen de ne pas le voir mis en œuvre, c’est quand le délit est opéré dans une œuvre artistique, comme pour le morceau « 100 commentaires » de Keur Gi, ou lorsqu’on est en campagne électorale pour une élection présidentielle, pendant laquelle il est tout à fait toléré et tolérable de traiter le président sortant de malotru et de voleur de deniers publics. Quand on est un ex-chef d’État nonagénaire comme Laye Wade, on peut aussi se payer le luxe de convoquer une conférence de presse pour traiter le président en place Macky Sall de descendant d’esclaves mangeur d’êtres humains. Loi à deux vitesses  pour une justice à deux vitesses. Au total, cette loi sur le délit d’offense à president est obsolète et inopérante car le corps du délit (la lettre ouverte avec les propos insultants) se retrouve sur plusieurs sites Internet, dont Tract ( voir ci-dessous) et sur moultes pages Facebook, en cette ère de l’information ubiquitaire et virale. Tous ces sites dont Tract et propriétaires de pages Facebook se retrouvent donc complices  de ce délit et devraient normalement être poursuivis. Mais cela n’arrivera naturellement pas. Président Sall, laissez les insulteurs vous insulter et ne leur donnez pas plus d’importance qu’ils n’en ont. Mais bon, on craint en haut lieu le relayage tapageur de ces propos écrits en français dans les revues de presse carnavalesques en wolof à la radio de ce lundi. « On » (ceux qui devancent les désirs du Prince) aura donc pris les devants…C’est tenter d’arrêter la mer avec ses bras.

Quant au commissaire à la retraite Boubacar Sadio, il en sera quitte pour une ou deux nuit dans une cellule de police insalubre, au sol glissant et sentant l’urine. Un passage express devant le juge pour flagrant délit. Et une condamnation avec sursis pour éviter la récidive, chez ce contributeur à tribunes kilométriques habitué du site Dakaractu.

Bonne semaine à tous, Président Sall et commissaire Sadio, y compris !

Damel Mor Macoumba Seck

Tract

P.S : Le commissaire à la retraite Boubacar Sadio, qui était entendu à la Dic, a recouvré la liberté dans la nuit de dimanche à lundi. Cependant il est encore convoqué à la DIC pour ce lundi à 16 heures 30 minutes.

LA LETTRE OUVERTE INCRIMINÉE :

« Macky : Vous n’auriez jamais dû être notre Président »
« Le Sénégal est malade de la perversion des principes républicains et de la déliquescence morale de ses dirigeants. »
Monsieur le Président de la République, dans une de mes lettres que je vous ai adressées, j’avais affirmé, avec la plus grande conviction et sur la base de faits avérés, que le Sénégal est dirigé actuellement par des voleurs impudents, des menteurs patentés, des insulteurs impertinents, incultes et arrogants, des forbans impavides, des trafiquants de drogue invétérés et des faussaires sans scrupules.
Il faut ajouter à ce monde interlope de personnes peu recommandables dont la plupart vous sont très proche, les francs-maçons et les homosexuels que l’on retrouve dans les hautes sphères décisionnelles. Depuis, les différents événements survenus m’ont donné raison et n’ont fait que confirmer la justesse et la véracité de mes propos que vos chiens aboyeurs, vos répondeurs automatiques avaient vite fait de mettre sous le compte d’une animosité injustifiée à votre encontre. Que nenni.
Monsieur le Président de la République, concernant les insultes qui sortent si régulièrement et si facilement de la « gueule » puante et nauséabonde de vos partisans, si elles ne sont pas proférées par les dirigeants eux-mêmes, elles sont le fait de tristes individus stipendiés, des prostitués et des mercenaires de la plume qui ont comme principale mission, de déverser leur amère bile et leurs insanités langagières de caniveaux sur vos contempteurs dont la plupart n’ont le tort que d’être de vrais patriotes qui jouent admirablement, et en toute responsabilité, leur rôle de vigie.
Il est fort évident, qu’en se prostituant de la sorte, vos insulteurs ne cherchent qu’attirer votre attention pour un retour d’ascenseur. Malheureusement, il faut le constater objectivement pour le déplorer tristement, il y a des gens sans foi ni loi qui sont prêts à vendre leur âme au diable pour se faire des sous, se procurer certains avantages sociaux ou bénéficier d’une nomination à un poste « juteux » ; il n’y a qu’à se référer au « gros poisson » pêché dans les eaux des Parcelles assainies.
Monsieur le Président de la République, quant au mensonge, il est aisé de constater, par son ampleur, sa récurrence et sa fréquence, qu’il constitue l’ADN de votre régime. Tout le monde s’y adonne et semble s’en délecter. Les gouvernants actuels mentent à longueur de journée sans se soucier de l’effet dévastateur de leurs attitudes et du mauvais exemple qu’ils offrent à la jeunesse. Je me garderai de revenir sur votre réponse quand vous aviez été interpellé sur votre contestation du ministre Ousmane Ngom pour l’organisation des élections de 2012. Le Var des réseaux sociaux s’est immédiatement chargé de prouver que vos propos relevaient d’une flagrante et énorme contre-vérité. Vos dénégations ont été vigoureusement démenties.
Il me plait de rappeler, entre autres, le gros mensonge de l’ancien directeur général de la Senelec, aujourd’hui ministre de l’énergie. Il avait présenté au peuple sénégalais un tableau plus que reluisant de la situation financière de la Senelec ; malheureusement il a été rattrapé dans son mensonge par la hausse brutale et inexplicable des tarifs de l’électricité. A tout prendre, on peut retenir que le mensonge est un élément paradigmatique de votre gouvernance ; une gouvernance répulsive et répugnante parce que favorisant les pratiques les plus abjectes et les comportements les plus immoraux, toutes choses dont souffrent actuellement les Sénégalais.
Monsieur le Président de la République, quant à la faune immonde de faussaires de tous acabits qui pullulent dans notre pays, et dont la majorité, pour ne pas dire la totalité, est de votre régime, occupant, pour certains des postes très stratégiques, il n’est que d’évoquer la ténébreuse et scabreuse affaire Pétro-Tim. En effet, c’est vous-même qui aviez accordé par décrets des autorisations de recherches et d’exploitations d’hydrocarbures au sieur Frank Timis, un flibustier, un brigand, un prédateur de la pire espèce dont la très mauvaise réputation est de notoriété publique et internationale. Et, c’est sur le rapport de présentation du ministre Aly Ngouillle Ndiaye que vous vous êtes fondé pour signer les dits décrets ; il se trouve que le rapport de Aly Ngouille Ndiaye contenait des informations fausses, erronées, sciemment tronquées et volontairement falsifiées portant sur les capacités techniques et financières de la société Pétro-Tim.
Vous avez été informé de ce vice de fond et de cette vilaine et gravissime forfaiture par l’ancien premier ministre Abdoul Mbaye qui, devant votre mutisme inexplicable et votre silence assourdissant, a dû saisir les instances judiciaires, notamment le Procureur de la république et administratives, les corps de contrôle, pour qu’une enquête soit diligentée afin d’apporter les clarifications nécessaires et éventuellement situer les responsabilités. Malheureusement, il a été observé de votre part une inaction troublante. Le ministre Aly Ngouille Ndiaye a été ainsi accusé, publiquement de faux et usage de faux et jamais, tous les deux, n’avez jugé nécessaire ni utile de prouver le contraire, de vous laver de tout soupçon, vous contentant d’une indifférence condescendante que l’on est en droit de considérer comme un mépris à l’endroit de vos compatriotes, du peuple dont vous n’êtes qu’un simple délégataire. Et que dire du grand maitre faussaire, le sieur Seydina Fall, alias tonton député, qui se trouve être un de vos thuriféraires mais surtout ami de votre jeune frère Aliou Sall.
Monsieur le Président de la République, je tiens là une belle et opportune transition pour évoquer cette affaire effarante et rocambolesque d’un faux décret portant sur l’honorariat dont devrait bénéficier la « diongoma » Aminata Tall pour ne pas la nommée. Je me garderai de reprendre les différentes analyses et autres argumentaires développés par d’éminents juristes, dont le sieur Seybani Sougou pour ces éclairages, qui ont tous conclu qu’il y avait une grosse anomalie administrative et un vice de forme d’une gravité extrême. Personnellement, et certainement avec moi beaucoup d’autres compatriotes, je constate et retiens qu’il y a deux décrets aux contenus différents mais portant le même numéro, la même date, la même erreur sur une date de référence et surtout la même signature, la vôtre.
Dans cette douloureuse affaire qui présente les allures d’un scandale d’État, il y va de votre crédibilité, de votre crédit personnel et de la valeur du contrat de confiance qui vous lie au peuple. Au-delà de votre simple personne, il y va aussi de la crédibilité de nos institutions qui ne doivent point être ni fragilisées ni discréditées. Aussi est-ce un impératif que tout soit clarifié et au plus vite. La question qui taraude les populations, c’est pourquoi le Procureur de la république défenseur de la société et des intérêts de l’État ne s’est-il pas autosaisi pour mener une enquête approfondie afin d’identifier le faussaire ; ce qui, du reste, mettrait un terme aux spéculations et autres conjectures qui empestent le débat public. Il est du devoir du Procureur de la république de faire en sorte que votre personnalité, votre honneur ainsi que votre crédibilité soient préservés et hors d’atteinte de n’importe quel plaisantin, à fortiori d’un vil faussaire. Toute autre option, notamment, celle du silence méprisant et coupable auquel vous nous avez habitués, conforterait les Sénégalais dans leur légitime suspicion qu’une grave forfaiture, constitutive d’une insécurité juridique dangereuse et inquiétante, a été commise à la présidence de la République.
Monsieur le Président de la République, par rapport à cette affaire qui présente les allures et les contours d’un énorme scandale, elle n’est que l’illustration de votre gouvernance sombre, tortueuse, vicieuse, calamiteuse et scabreuse, à la limite de l’indécence. Quant à la bénéficiaire de ces avantages indus, nous qui sommes très bien informés, savons qu’elle a une ascendance réelle sur votre personne ; vous avez toujours été sa tête de turc, son souffre-douleur.
On ne peut compter le nombre de fois qu’elle s’en est prise à vous en conseil de ministres alors que vous étiez le Premier ministre ; je m’en arrête là pour m’imposer un minimum de discrétion et de retenue. Qu’est-ce que cette bonne dame a fait de plus et de mieux que certains de nos valeureux magistrats, de nos vaillants membres des forces de défense et de sécurité dont certains sont tombés sur le champ d’honneur, de nos braves enseignants qui vous ont inculqués les connaissances et le savoir qui vous permettent de trôner aujourd’hui à la tête de ce pays ; et que dire de ces personnels de santé qui côtoient et affrontent quotidiennement la mort et de ces techniciens de surface sans qui la vie serait invivable.
Comme vous le voyez, cette grande dame, charmante, il faut le reconnaitre, n’a aucun mérite particulier ; l’acte que vous avez posé relève tout simplement d’un favoritisme injuste, injustifié et de très mauvais aloi sur fond de violation flagrante de nos lois.
 
Monsieur le Président de la République, le pays tout entier bruit du scandale relatif à l’occupation sauvage et illégal de notre littoral et plus particulièrement dans la capitale. Nous assistons à un véritable banditisme foncier favorisé, encouragé et entretenu par certains fonctionnaires de l’État. Par les mesures que venez de prendre, vous semblez vouloir faire comprendre aux Sénégalais que vous n’étiez pas informé et que vous venez tout juste d’apprendre cette situation.
Franchement, « dang nio yepp », vous prenez vos compatriotes comme des demeurés, des imbéciles écervelés, dépourvus de jugeote et de bon sens dont Blaise Pascal disait qu’elle est la chose la mieux partagée. Votre attitude ne nous surprend guère, c’est votre façon de faire ; malheureusement, elle manque totalement de noblesse et de grandeur. Depuis huit ans vous passez sur la corniche et vous prétendez n’avoir rien vu, on vous le concède, mais où sont les services de l’État censés vous informer de tout.
Vos partisans ne clament-ils pas partout que vous êtes le Sénégalais le plus et le mieux informé, le cas échéant, on vous a caché la situation qui prévaut sur le littoral. Non, nous n’y croyons pas ; vous êtes parfaitement au fait de tout ce qui se passe sur le littoral et vous avez fermé les yeux comme vous avez mis le coude sur tous les dossiers de délinquance financière impliquant vos partisans. N’avez-vous pas tout récemment déclaré que 90% des alertes que vous recevez concernent le foncier, c’est dire que vous étiez au courant de tout ce qui se passait sur le littoral.
Avez-vous réellement octroyé 9ha à un chef religieux qui, comble de scandale, les auraient vendus pour des milliards à des citoyens qui, parait-il, sont en train d’en réclamer la possession et la jouissance ? Le cas échéant cela ne ferait que confirmer l’existence d’une mafia politico-religieuse qui se nourrit du sang du peuple et s’abreuve de sa sueur. Quand on vous cite dans un énorme scandale à même de ternir votre image, de souiller votre honneur et de gravement maculer de vilenie votre dignité, vous ne devez pas vous taire, vous devez laver l’affront ; se taire et s’en remettre au Bon Dieu ne peut être perçu que comme une posture de facilité, teintée de lâcheté, pour ne pas répondre de ses actes.
Monsieur le Président de la République, c’est très triste, malheureux et fort douloureux de le dire, mais il faut objectivement reconnaitre que vous êtes « un accident » dans la noble marche de l’histoire de notre pays. Vous n’auriez jamais dû être notre président. Comme je n’ai eu de cesse de le dire, de le répéter et de le seriner à tout bout de champ, vous n’en avez ni la carrure, ni la compétence encore moins le charisme. Les fonctions de Président de la république sont éminentes, sérieuses et très lourdes à porter ; vos épaules sont certes larges mais elles me paraissent d’une grande fragilité. Pour exercer les fonctions de Président de la République, il faut de la compétence, il faut le savoir, le savoir-faire et le savoir être ; à cela il faut un crédo fondé sur des principes axiologiques forts, tels que : l’honnêteté, la droiture, la sincérité, le sens de la justice, de l’équité et de l’égalité, le souci de toujours appliquer le droit, l’engagement ferme de mettre la patrie avant le parti et surtout la volonté de respecter ses promesses et son serment, il faut du respect, de la considération et de l’empathie pour son peuple.
Malheureusement, vous êtes déficitaire de plusieurs de ces vertus ; un Président de la république ne met jamais son coude sur des dossiers compromettants et ne met jamais sous sa protection institutionnelle des délinquants financiers et fonciers.
Monsieur le Président de la République, je ne ferai jamais partie de ceux-là qui réclament votre démission pour défaillance et incompétence avérée ; une telle requête est contraire aux principes les plus élémentaires de la démocratie. On doit vous laisser terminer votre mandat conformément aux dispositions constitutionnelles ; par contre les patriotes ne cesseront de s’investir pour dénoncer votre gouvernance calamiteuse, d’apporter leur participation dans l’entreprise patriotique d’éveil des consciences de nos populations manipulées et exploitées à souhait, et depuis notre prétendue indépendance, par une oligarchie politico-religieuse sans éthique et sans morale, cupide et vorace.Il faut que, dès à présent, les uns et les autres s’organisent pour mettre en place des structures organiques qui prendront en charge la mobilisation populaire et citoyenne pour imposer le changement systémique nécessaire, seule voie et unique condition pour permettre à notre peuple de retrouver sa véritable souveraineté.
Encore une fois, reconnaissant à vos partenaires, partisans, courtisans, affidés, transhumants adoubés et autres thuriféraires le droit de vous considérer comme un  » génie politique » à la vision extraordinaire, souffrez que je vous considère comme, je ne dirai pas le plus minable, mais le plus médiocre de nos Présidents, et pour davantage illustrer mon opinion que j’ai le droit d’exprimer, je convoque les propos de votre très proche et cher ami Souleymane Jules DIOP qui disait ceci « Macky Sall est un homme faible, veule, incapable, sans caractère ni épaisseur intellectuelle qui n’a même pas les capacités de diriger un GIE ; voter Macky Sall c’est élire Marième Faye ». La question qui taraude l’esprit de beaucoup de Sénégalais qui se régalaient de ses propos d’antan, c’est pourquoi ce monsieur est-il toujours dans vos bonnes grâces et continue à bénéficier de promotions de votre part ? Il faut nous expliquer.
Boubacar SADIO
Commissaire divisionnaire de police de classe exceptionnelle à la retraite