[ÉDITO, ET DIT TÔT] Hypocrisie municipale Ndar-Ndar : Quitte à débaptiser la place Faidherbe, débaptisez donc la ville de « Saint-Louis »

Le conseil municipal de Saint-Louis a donc « courageusement » (pensent-ils!) décidé de débaptiser la place Faidherbe, figure de l’entreprise coloniale française en Afrique de l’Ouest, et de lui donner un nom en Wolof, la langue la plus parlée du pays, a-t-on appris mardi auprès des autorités locales.

La place, au coeur de l’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française puis du Sénégal, portera désormais le nom de « Baya Ndar », a indiqué Rahma Sy, la directrice de cabinet du maire de Saint-Louis, Mansour Faye.

Baya est dérivé du mot wolof « bayaal », qui veut dire « place publique, carrefour ». Par exemple, à Dakar, l’actuelle place de l’Indépendance, précédemment Place Protet, était désigné comme Baya dans les années 30 et 40 par les Dakarois sénégalais. Baya Ndar donc, Ndar étant le nom local de Saint-Louis, qui fut le premier établissement fondé au sud du Sahara par la France au XVIIe siècle.

Louis Léon César Faidherbe est honoré en France comme une figure militaire qui a préservé le Nord du pays de l’invasion prussienne lors de la guerre de 1870-1871. Au Sénégal, il est connu comme celui qui mena l’entreprise coloniale française en tant que gouverneur dans les années 1850 et 1860.

Le débat sur la persistance des références à l’époque coloniale a été ravivé au Sénégal, comme dans d’autres pays, par la mort de l’Afro-Américain George Floyd et les manifestations qu’elle a provoquées à travers le monde.

« La débaptisation de la place Faidherbe » aura une « portée historique », a estimé samedi le maire de Saint-Louis, ville classée au patrimoine de l’humanité par l’Unesco.

Le nom de « Baya Ndar » s’est imposé « naturellement » lors des travaux d’une commission qui a également examiné la possibilité de donner à la place le nom d’une personne ou d’un événement historique, a dit M. Faye, selon des propos diffusés sur internet.

« Nos grands-pères, nos grand-mères, disaient: « On va à la place Baya » », a-t-il souligné.

Le sort de la statue du général Faidherbe, érigée en 1891 et déplacée début janvier pour rénover la place, sera évoqué « ultérieurement », a précisé le maire. Les détracteurs de Faidherbe dénoncent en lui un conquérant colonial, responsable d’exactions contre les populations civiles.

Si, après concertations, « le conseil décide du déplacement de cette statue, on le fera. Si les populations décident que la statue va rester, naturellement, elle restera », a-t-il dit.

Eh bien, Tract estime que le Conseil municipal de Ndar fait preuve d’une belle hypocrisie : le vrai courage aurait été de se débarrasser du nom « Saint-Louis », nom du roi de France que les premiers Français à accoster sur cette île du nord du Sénégal donnèrent à ce qui devint un comptoir colonial.

Établie par des marins de Dieppe (Normandie) sur l’île homonyme du fleuve Sénégal, longue de 2 km et large de 300 m, elle fut baptisée ainsi en l’honneur du roi de France régnant Louis XIV, au travers de son ancêtre et homonyme Saint Louis. Puis tous les.environs de l’île devinrent partie intégrante de Saint-Louis.

Saint-Louis fut ainsi un très important centre du commerce de l’or, de la gomme arabique, de l’ivoire et des esclaves.

Dès la Révolution Française de 1789, ses habitants eurent un statut de citoyenneté devenant citoyens français.

Gommez donc tout ce passé français ! Débaptisez donc Saint-Louis et appelez la ville Ndar. Et dare-dare. Sinon, nous ne manquerons de conclure à votre belle tartufferie. Monsieur le maire et ministre Mansour Faye, nous ne vous félicitons pas!

Tract