Élection contestée au Ghana: plusieurs manifestants dispersés par la police à Accra

Des assesseurs de la commission électorale ghanéenne compte les bulletins de vote après la fermeture des bureaux, le 7 décembre à Accra. AP - Ofoe Amegavie

Près de 200 partisans de l’opposition ghanéenne ont été dispersés mercredi par la police avec des gaz lacrymogènes alors qu’ils manifestaient près de la Commission électorale à Accra pour contester les résultats officiels de la présidentielle donnant leur candidat perdant. 

La Commission électorale a affirmé mercredi 9 décembre que le président sortant Nana Akufo-Addo, était réélu avec 51,59% des voix, contre 47,36% pour le candidat de l’opposition Congrès national démocratique (NDC), son prédécesseur John Mahama. Le lendemain, M. Mahama avait contesté sa défaite, affirmant avoir remporté les élections présidentielle et législatives et dénonçant des résultats officiels « frauduleux ».

Habillés aux couleurs du NDC, les militants se sont massés jeudi aux abords du siège de la Commission électorale, brandissant des pancartes sur lesquelles était inscrit « Pas de Mahama, pas de paix », « Nana Akufo-Addo n’est pas notre président », ou encore « Notre démocratie est en danger ».

Les militants ont brulé des pneus et ont été stoppés dans leur marche par des véhicules des forces de l’ordre qui les ont dispersés au moyen de gaz lacrymogènes et de canons à eau. « Nous avons organisé une marche pacifique » pour déposer un recours contre les résultats au siège de la Commission, a affirmé à l’AFP l’un des responsables du NDC, Ade Coker. « Tout d’un coup nous avons entendu des coups de feu et des gaz lacrymogènes tirés par la police, créant le chaos », a-t-il ajouté.

La police a affirmé à l’AFP avoir procédé à plusieurs interpellations, sans pouvoir donner leur nombre exact. La tension est redescendue depuis, toujours selon la police.

Les élections présidentielle et législatives du 7 décembre s’étaient déroulées globalement dans le calme, selon les observateurs internationaux. Cinq personnes avaient cependant été tuées dans des violences électorales le jour du vote et du dépouillement, selon la police.

Hormis ces incidents, le scrutin avait été de manière générale salué comme un exemple en Afrique de l’Ouest, en proie cette année à plusieurs scrutins violents et contestés, notamment en Côte d’Ivoire voisine. Les résultats des législatives n’ont pas encore été proclamés, alors qu’une circonscription fait toujours l’objet d’un contentieux.

L’opposition a toutefois contesté les résultats provisoires, qui donnent une majorité de députés au parti au pouvoir, à un siège près.

Trois jours avant le scrutin, les deux candidats avaient signé un pacte de paix, les engageant à ne cautionner aucune violence lors du vote et à la proclamation des résultats. 

 

Par Afp