Élections municipales françaises : l’ex-ministre de l’Intérieur de Macron en passe d’être exclu du parti présidentiel

Le parti présidentiel a retiré l’investiture de Gérard Collomb à la métropole de Lyon, en vue du second tour des élections municipales, dans un mois.

C’est une rupture entre La République en marche et l’un de ses fondateurs du côté de l’ancien monde politique : le parti présidentiel a retiré vendredi l’investiture macroniste à Gérard Collomb en vue du second tour des élections municipales du 28 juin prochain, qui se déroule en deux parties à Lyon, pour la ville et la métropole.

« La commission nationale d’investiture dénonce la décision de Gérard Collomb et de Yann Cucherat de s’allier avec Laurent Wauquiez, Etienne Blanc et François-Noël Buffet », souligne LREM, qui prévient qu’une décision similaire s’appliquera à « l’ensemble des candidats dans les arrondissements lyonnais et les circonscriptions de la métropole qui décideraient de s’engager à leur tour dans ce schéma d’alliance ».

Le « déchirement profond » de Collomb

Dès jeudi, le patron de La République en marche Stanislas Guerini avait estimé que Gérard Collomb avait « franchi une ligne rouge » en renonçant à briguer la présidence de la métropole de Lyon au profit de François-Noël Buffet (LR). En échange, le candidat de droite à la maire Étienne Blanc s’effacera derrière Yann Cucherat, poulain de Collomb investi par LREM, pour la ville.

Face aux critiques venues essentiellement de son camp, Gérard Collomb avait pleinement assumé, reconnaissant seulement « un déchirement profond » à l’idée de quitter le pouvoir lyonnais pour redevenir simple élu local. « Pour l’avenir de Lyon, il faut une majorité stable pour reconstruire une ville qui va beaucoup souffrir » avec la crise économique qui s’annonce, Lyon étant la première ville industrielle en France, a-t-il justifié sur LCI

« Sens du devoir accompli »

« Ce qui m’avait plu chez Emmanuel Macron, c’est qu’il pensait le futur et finalement on a abandonné cette vision globale pour se focaliser sur des mesures particulières dont les Français parfois ne voyaient pas le sens », a encore estimé Gérard Collomb, citant par exemple la réforme des retraites.

« C’est un moment important dans ma vie et en même temps une libération », a conclu le baron de la politique lyonnaise, aujourd’hui âgé de 72 ans, évoquant sans ciller le « sens du devoir accompli ».

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