“Imaginez que dans votre quartier, quelqu’un ait un rhume, et que, du coup, personne ne veuille plus vous approcher de crainte que vous soyez contagieux”, relate La Vanguardia. “Cette situation est absolument ridicule !” Et pourtant, “on voit apparaître de plus en plus d’histoires comme celle-ci, rapportée par une utilisatrice de Twitter. Il faut que cela cesse.”

Le journal espagnol fait référence aux témoignages qui circulent ces derniers jours sous le hashtag #JeNeSuisPasUnVirus (et ses dérivés dans les autres langues comme #NoSoyUnVirus). Partout dans le monde, “les personnes d’origine asiatique se sont manifestées sur les réseaux sociaux pour dénoncer les manifestations de discrimination à leur encontre, qui se multiplient face aux craintes de propagation du coronavirus”, explique BBC News Mundo.

Et si la France est le premier pays d’Europe où des cas de coronavirus ont été détectés, c’est également “le pays où une hystérie anti-asiatique à caractère raciste est apparue pour la première fois”, indique la Süddeutsche Zeitung. Les exemples ne manquent pas : “Shana Cheng, une Parisienne de 17 ans d’origine vietnamienne et cambodgienne, a déclaré à la BBC qu’elle avait fait l’objet de commentaires humiliants dans un bus”. Une vidéo a circulé sur Twitter montrant une femme d’origine asiatique s’asseoir tandis que des passants, près d’elle, remontent leur foulard et leur col, explique la Tagesspiegel. Et le nombre de personnes d’origine asiatique à qui l’on a demandé de porter un masque est incommensurable.

Les vieux stéréotypes

De fait, s’insurge Die Welt, si “la prudence face au virus est une chose qui s’impose, la discrimination envers des personnes qui sont asiatiques ou qui ont l’air asiatique en est une autre”. Et “celle-ci est écœurante”.

Dans les médias aussi, “les vieux stéréotypes racistes se répandent”, ajoute la SZ. Le cas le plus flagrant a été la une du journal Le Courrier Picard qui a titré “Alerte Jaune” et qui, dans son éditorial a parlé de “péril jaune”. Un terme insultant qui rappelle le ressentiment à l’encontre des Chinois datant de la fin du XIXe siècle, précise Die Welt. Bref, estime encore depuis l’Espagne Publico, il semblerait que la “xénophobie et le racisme” constituent “une épidémie plus contagieuse que le coronavirus”.

Source : Le courrier international