En Italie, le blasphème contre Dieu, dépénalisé en 1999, est toujours durement sanctionné sur les terrains de foot

(Tract) – Reconnu coupable de blasphème, le milieu de terrain de l’AS Rome Bryan Cristante sera suspendu jeudi pour le match de Serie A contre le Torino. La Ligue italienne de football reproche à l’international de 25 ans (9 sélections avec la Squadra azzurra) d’avoir « prononcé une expression blasphématoire » lors du dernier match de la Roma contre Bologne, dimanche, « sans que cela ne laisse place à un quelconque doute raisonnable ». Aucun détail supplémentaire n’a été donné.

Le footballeur n’est pas le premier à faire les frais de la rigueur italienne concernant le blasphème. En 2010, l’ancien capitaine de la Juventus et de la Nazionale, Gianluigi Buffon, avait été contraint de s’excuser pour avoir prononcé le mot « Dio » (Dieu). L’international italien de l’Udinese, Rolando Mandragora, avait lui été suspendu en 2018 pour blasphème. Quant au gardien de l’AC Milan, Gianluigi Donnarumma, il n’avait échappé à une sanction qu’en raison d’un « manque de certitude absolue » sur ses propos.

En 1999, le blasphème a été dépénalisé en Italie, mais il constitue toujours un délit administratif. « Toute personne qui jure publiquement, avec des invectives ou des paroles outrageantes, contre la divinité est punie de la sanction administrative allant de 51 euros à 309 euros. […] La même sanction s’applique à ceux qui rendent public tout ce qui est scandaleux envers les morts », peut-on lire dans la dernière version de l’article 724 du Code pénal italien. Sur les terrains de football, la Fédération italienne a, au contraire, durci le ton depuis 2010. Les arbitres peuvent décider d’exclure un joueur en cas de blasphème, mais comme cela a été le cas avec Bryan Cristante, c’est souvent la commission de discipline qui décide d’une sanction après le visionnage des images.

Tract