Grand dialogue national camerounais : Qui participe? Qui n’y va pas?

Le « grand dialogue national » sur la crise anglophone convoqué par le président Paul Biya se tiendra au Palais des Congrès de Yaoundé, pendant cinq jours, du 30 septembre au 4 octobre, sous la coordination du Premier ministre Joseph Dion Ngute.

Ce dialogue vise à résoudre la crise qui oppose groupes armés indépendantistes et forces de sécuritédans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et qui, depuis 2017, a entraîné la mort de plus de 2 000 personnes, selon International Crisis Group.

Il s’agira de « mobiliser toutes les forces constructives autour de la paix, la sécurité, la concorde nationale et le progrès », peut-on lire sur le site internet de ce grand dialogue national. Parmi les thèmes abordés : le bilinguisme, le retour des déplacés, la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants ou encore la décentralisation.

« Pourquoi ne pas parler de forme de l’Etat tout simplement ? Des thèmes comme le fédéralisme pourront-ils être évoqués ? », s’interrogent déjà plusieurs acteurs politiques.

Quant aux participants, les consultations se poursuivent. Si quelques figures anglophones ont salué la démarche, les principaux leaders indépendantistes en exil ont déjà fait savoir qu’ils ne participeraient à ces assises.

Dans un memorandum adressé samedi au Premier ministre, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a fait savoir qu’il n’y prendra pas part non plus, sans la libération préalable de ses membres emprisonnés dont Maurice Kamto.

En revanche, le Social Democratic Front (Front social démocratique, SDF en anglais), un autre parti de l’opposition, assure qu’il sera là. « Nous entendons profiter de toutes les ouvertures possibles pour faire avancer la paix », déclare Joshua Osih, le vice-président.

Quant aux grandes organisations de la société civile comme le Reddhac, la Dynamique citoyenne ou un Monde avenir, aucune n’a pour le moment été approchée par les services du Premier ministre.