[HOMMAGE] Ablaye Ndiaye « Thiossane », 85 ans, musicien, peintre et ex-dessinateur d’affiches de cinéma

Tract – Un doyen de la culture à l’honneur est à l’honneur: Ablaye Ndiaye « Thiossane », 85 ans, musicien, peintre, dramaturge et dessinateur d’affiches de cinéma. Cette facette méconnue de l’artiste est mise en lumière dans l’exposition inaugurée mardi 6 avril à la galerie le Manège de l’Institut Français de Dakar. Depuis les années 50 jusqu’à aujourd’hui, Ablaye Ndiaye Thiossane a réalisé plus de 2000 affiches, inspirées de films hétéroclites. Une certaine histoire du cinéma, depuis sa ville natale de Thiès. La correspondante à Dakar de Rfi,  Charlotte Idrac, rappelle ainsi que Ablaye Ndiaye Thiossane dessine sa première affiche de cinéma en 1949. « C’était : ‘’Il marchait la nuit’’, un film d’Alfred Werker, se rappelle- t-il. Le cinéma m’a permis de parler français »

A l’époque, le jeune homme habite en face d’un cinéma ; il y en avait 7 au total dans la ville de Thiès, tous disparus aujourd’hui. Il s’installe devant les salles et commence à recopier les affiches des films qui y sont projetés. Toute la série des Tarzan par exemple, des films américains, mais aussi français, japonais, égyptiens ou indiens. Une porte d’entrée sur le monde. « Les films indiens, c’était de très jolis films. Il y avait aussi de jolies filles. »

Une petite partie seulement des dessins d’affiches d’Ablaye Ndiaye Thiossane sont présentés à la galerie, plusieurs dizaines d’originaux et 240 reproductions issues de la collection de Florent Mazzoleni, co-commissaire de l’exposition. « Parfois c’est de la reproduction d’affiches, parfois, c’est de l’imagination de films qu’il n’a pas encore vus, nous explique t-il. Parfois, c’est sa retranscription du film qu’il a bel et bien vu. Il y a eu une explosion du cinéma dans le monde dans les années 50 et 60 et Ablaye est, quelque part, un spectateur participatif. »

Des dessins colorés, figuratifs, classés par thème : « fantastique », « péplums », « histoires d’amour ». Seulement trois affiches de films africains, peu diffusés à l’époque. Et c’est un film brésilien, O Cangaceiro, qui amené Ablaye Ndiaye Thiossane à une autre passion, celle de la musique.

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