L’application de tracking StopCovid très controversée avant même sa sortie, mais autorisée

Très décriée dans le milieu des nouvelles technologies, l’application StopCovid verra pourtant bientôt le jour, en France. Une décision qui fait suite au feu vert donné par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) mardi. Pour tenter de rassurer les futurs utilisateurs, Marie-Laure Denis, la présidente de la Cnil, a expliqué ce même jour sur Europe 1 que StopCovid répondait à « des garanties suffisantes en matière de protection de la vie privée ».

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a donné son feu vert mardi à la mise en place de StopCovid, l’application de traçage de contacts pour smartphones voulue par le gouvernement pour lutter contre l’épidémie du coronavirus. Sur Europe 1 ce même jour, Marie-Laure Denis, présidente de la Cnil, a tenté de rassurer en assurant que « des garanties suffisantes en matière de protection de la vie privée » ont été prises en compte pour créer cette application.

Selon Marie-Laure Denis, StopCovid « enregistre automatiquement les personnes avec lesquelles vous avez été en contact dans les 15 derniers jours à condition qu’elles aient téléchargé la même application ». Si cet utilisateur découvre qu’il est porteur du coronavirus, il peut prévenir les personnes croisées, en notifiant l’application de sa contamination. Ainsi, l’application peut « enregistrer et traiter les données de santé qui permettent de dire si vous avez été testé ou diagnostiqué positif au Covid-19 ».

« Détecter des personnes que vous ne connaissez pas »

Quelle est l’utilité d’une telle application ? Pour Marie-Laure Denis, ce traçage numérique permet d’abord d' »alerter plus vite que dans le cas d’un traçage manuel les personnes qui ont été potentiellement exposées au virus ». Sachant que de nombreuses personnes sont asymptomatiques ou que certaines peuvent être en période d’incubation, l’application réduirait ainsi, selon elle, les risques que le malade contamine d’autres personnes. Autre intérêt mentionné par la présidente de la Cnil : l’application peut « détecter des personnes que vous ne connaissez pas », contrairement au traçage manuel.

Si des voix s’élèvent pour signaler des risques de piratage ou de restrictions des libertés, Marie-Laure Denis se veut rassurante. « C’est une bonne chose que l’on ait pris le temps de s’assurer qu’il y ait des garanties suffisantes en matière de protection de la vie privée pour mettre en oeuvre une application qui n’est pas banale ou anodine », affirme-t-elle. En Europe, en effet, de nombreux pays partagent ce même projet d’application complémentaire au traçage manuel.

Un téléchargement sur la base du volontariat 

La présidente promet aussi que StopCovid préservera « l’information des personnes et leur droit à l’effacement des données enregistrées sur les téléphones portables et le serveur central ». Elle assure également que le système reposera sur le « volontariat, l’absence de données de géolocalisation et sur un recueil de données pseudonymisées ». D’après Marie-Laure Denis, la durée de vie de l’application sera aussi « bornée dans le temps », notamment en raison de la fin de l’état d’urgence sanitaire prévu pour le mois de juillet.

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