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Le gouverneur de Dar-Es-Salam (Tanzanie) traque les homosexuels avec des méthodes dénoncées par le gouvernement

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En Tanzanie, la campagne lancée contre les homosexuels par le gouverneur de Dar es Salam appelant à la délation a suscité la crainte et l’inquiétude au sein de la communauté LGBT+. Dimanche soir, le gouvernement tanzanien a tenu à se désolidariser de cette campagne.

Le gouverneur de la région de Dar es Salam Paul Makonda est pourtant membre du parti présidentiel et même un proche du chef de l’Etat John Magufuli. Mais sa campagne contre les homosexuels ne reflète que « ses vues personnelles et non la position du gouvernement tanzanien », peut-on lire dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères qui a ainsi clarifié les choses.

Cette campagne menée par le gouverneur, au niveau régional, ne trouve donc pas de soutien au niveau de l’exécutif national. Quand Paul Makonda estime que « l’homosexualité foule au pied les valeurs morales des Tanzaniens et de leur deux religions – chrétienne et musulmane » et quand il appelle donc les citoyens à traquer et dénoncer les gays, le gouvernement tanzanien tient à rappeler, de façon laconique, qu’il continuera à « respecter toutes les conventions internationales » auxquelles il est partie en matière de droits de l’homme. « La République unie de Tanzanie continuera de respecter et protéger ces droits tels qu’ils figurent dans sa constitution », peut-on également lire dans le communiqué.

Plusieurs voix à travers le monde, comme Amnesty International ou le haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, ont dénoncé les propos de Paul Makonda, redoutant qu’ils ne débouchent sur « une chasse aux sorcières », et ont appelé les autorités tanzaniennes à revoir leur législation sur les minorités sexuelles.

Pas de remise en question de la législation

Mais s’il s’agit là d’une dénonciation ouverte de la chasse aux sorcières du gouverneur de Dar es Salam, le statut pénal de l’homosexualité n’est pas remis en cause. En effet, l’homosexualité reste en Tanzanie un crime qui peut mener à une peine minimale de 30 ans de prison, voire à la réclusion à perpétuité.

Le rappel pour consultations à Bruxelles de l’ambassadeur de l’Union européenne vendredi dernier pourrait être lié à cette affaire. Le diplomate européen est connu pour n’avoir jamais hésité à dénoncer les atteintes aux droits de l’homme, de plus en plus fréquentes en Tanzanie.

Des experts économiques estiment que la rhétorique anti-minorités sexuelles est un moyen de détourner l’attention des préoccupations réelles. Les bailleurs de fonds s’inquiètent de l’endettement du pays. La Banque mondiale note que le déficit public est passé de 10 à 25% en trois ans. Et le fisc tanzanien s’attelle actuellement à suivre de près les bilans comptables annuel des entreprises. L’imposition sur les sociétés est une composante importante dans le budget de la Tanzanie.

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