Le pouvoir rend fou ? A Madagascar, 7 anciens Présidents et Premiers Ministres candidats à la présidentielle du 7 novembre

LES AFRIQUES – A Madagascar, l‘élection présidentielle est dans un mois. En effet, le premier tour est prévu pour le mercredi 7 novembre. 36 candidats sont en lice et parmi eux quatre anciens présidents et trois anciens Premiers ministres rencontrés ici. L’ordre de présentation des candidats dans cet article respecte l’ordre alphabétique.

Jean-Omer Beriziky: «Gouverner, pour moi, c’est d’abord servir et non se servir!»

Il se définit comme « un enfant de la brousse qui a reçu la grâce de faire de hautes études ». Originaire de la région Sava (la région de la vanille), au nord de la Grande Ile, Jean-Omer Beriziky entame une carrière de professeur d’histoire après des études en France. A 45 ans, il est nommé ambassadeur auprès de l’Union européenne à Bruxelles. Un poste qu’il occupera pendant 11 ans. En 2011, le diplomate reconnu pour ses talents de médiateur et apprécié de la communauté internationale est choisi par Andry Rajoelina pour devenir Premier ministre d’union nationale durant le régime de transition. Il restera deux ans à la tête du gouvernement. A 68 ans, pour la première fois de sa vie d’homme politique, il se présente à l’élection présidentielle de son pays.

Jean-Omer Beriziki en décembre 2013 lors d’une conférence de presse alors qu’il était encore Premier ministre de Madagascar. © ALEXANDER JOE / AFP

Olivier Mahafaly: «Je suis le candidat à abattre»

Il a été l’un des cinq Premiers ministres du président sortant Hery Rajaonarimampianina. Olivier Mahafaly est resté plus de deux ans à la tête du gouvernement, avant d’être poussé à démissionner en juin dernier, pour sortir de la crise politique d’avril 2018. Parallèlement, pendant quatre ans, il a dirigé le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation. Aujourd’hui, il critique ouvertement les actions menées par l’ex-chef de l’Etat. A 54 ans, ce natif de Nosy Be se présente pour la première fois à une élection présidentielle, contre son ancien président, mais également contre plusieurs de ses anciens ministres.

Olivier Mahafaly Olonandrasana, le Premier ministre malgache, devant la presse, le 26 juin 2016. © RIJASOLO / AFP

Hery Rajaonarimampianina: «J’ai augmenté la production rizicole de 30% en quatre ans»

Hery Rajaonarimampianina vient de passer plus de quatre années à la tête du pays au poste de président de la République. Il brigue un deuxième mandat. Conformément à la loi malgache, il a dû quitter le pouvoir quelques semaines avant l’élection.

Le président malgache sortant Hery Rajaonarimampianina, le 29 janvier 2018 à Addis-Abeba. © AFP/Simon Maina

Andry Rajoelina: «Je me suis bien entouré, j’ai changé»

Président de la Haute Autorité de la transition de 2009 à 2014, arrivé au pouvoir hors des urnes à la suite d’une insurrection, Andry Rajoelina dit, depuis, avoir changé. A 44 ans, bien décidé cette fois à se hisser au sommet de l’Etat par les urnes, il revient avec derrière lui une véritable machine de guerre politique. Aujourd’hui, le président du parti Mapar estime qu’il a six chances sur dix d’être élu directement au premier tour.

A Madagascar, Andry Rajoelina, le président sortant lors de la passation de pouvoir avec son successeur, Hery Rajaonarimampianina, le 24 janvier 2014. © AFP PHOTO / RIJASOLO

Didier Ratsiraka: «Il faut d’abord régler les vrais problèmes avant de faire des élections»

L’ancien président malgache Didier Ratsiraka candidat à l’élection présidentielle du 7 novembre. Officier de marine, « l’Amiral rouge », comme il est surnommé, a déjà dirigé le pays pendant près de 21 ans de 1975 à 1991 avant son premier exil en France, puis de 1996 à 2002. Sa candidature à l’élection présidentielle de 2013 avait été rejetée par la Cour électorale spéciale. Âgé de 81 ans aujourd’hui, il a finalement déposé à la dernière minute sa candidature à la Haute Cour constitutionnelle pour l’élection de novembre.

L’ancien président malagache Didier Ratsiraka en Ethiopie en 2009. © AFP/ Grégoire Pourtier

Marc Ravalomanana: «Le plus important pour les Malgaches, c’est d’avoir un leader»

Il a été chassé du pouvoir il y a neuf ans, et pourtant il croit en ses chances. A Madagascar, l’ex-président Marc Ravalomanana est l’un des 36 candidats à la présidentielle du 7 novembre prochain. Et ses meetings attirent du monde. Peut-il être le revenant de la politique malgache ? L’homme qui a été tour à tour chef d’entreprise, chef d’Etat et exilé politique y croit.

Marc Ravalomanana, le 17 février 2011. © Reuters / Mike Hutchings

Jean Ravelonarivo: «L’insécurité sera résolue dans une année au maximum»

Premier ministre pendant un peu plus d’un an de janvier 2015 à avril 2016 sous la présidence de Hery Rajaonarimampianina, le général Jean Ravelonarivo s’était fait très discret depuis sa démission à la tête du gouvernement. Militaire, mais aussi opérateur économique, il est revenu dans l’arène politique en juin dernier avec l’annonce de sa candidature à la présidentielle du 7 novembre.

Jean Ravelonarivo, Premier ministre malgache, est la cible d’une motion de censure déposée par une centaine des 151 députés du Parlement. le vote aura lieu ce vendredi 3 juillet. © AFP PHOTO / RIJASOLO