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Le président soudanais Omar el-Béchir destitué par l’armée

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Au terme de quatre mois de contestation populaire, le président du Soudan, Omar El-Béchir, trente ans de règne, a été destitué par l’armée ce jeudi. Une annonce qui met fin à situation confuse à Karthoum plus tôt dans la journée. Dans la matinée, un raid a été mené par des soldats soudanais dans les locaux d’un groupe lié au Parti du congrès national (NCP) du président, le Mouvement islamique. L’armée soudanaise avait dans un premeir temps promis une «déclaration importante bientôt», déclenchant de nouvelles scènes de liesse devant le quartier général des militaires à Khartoum, où des milliers de manifestants campent en réclamant le départ du président. Le ministre de la Défense soudanais a finalement annoncé à la télévision la mise en place d’un «conseil militaire de transition» pour deux ans ainsi que la fermeture des frontières et de l’espace aérien jusqu’à nouvel ordre.

«Le régime est tombé»

Les habitants de la capitale soudanaise ont été appelés à rejoindre massivement les milliers de manifestants réunis pour le sixième jour consécutif devant le siège de l’armée, qui abrite aussi le ministère de la Défense et la résidence officielle du président Béchir, ont fait savoir les organisateurs de la contestation. «Le régime est tombé, le régime est tombé», chantaient ce matin des milliers de manifestants qui campaient devant le QG de l’armée à Khartoum. Ces milliers de Soudanais réclamaient invariablement la démission du président Béchir, 75 ans et au pouvoir depuis trois décennies, et demandaient à l’armée de rejoindre leur mouvement. «Les gens arrivent en masse», a rapporté jeudi matin un témoin présent sur le lieu du rassemblement.

Un peu plus tard, le puissant service de renseignement au Soudan (NISS) a annoncé la libération de tous les prisonniers politiques du pays, selon l’agence officielle Suna tandis que des manifestants ont mené un raid dans un bâtiment de ce puissant service à Kassala, une grande ville de l’est du Soudan, près de la frontière érythréenne, rapporte l’AFP.

La foule déterminée avait défié toute la journée de mercredi le régime devant ce siège de l’armée, dont les intentions, tout comme celles de la police, restent pour l’instant incertaines. «L’armée soudanaise va diffuser une importante déclaration bientôt. Attendez-la», a dit un présentateur sur la télévision d’Etat jeudi matin. La télévision d’Etat n’a pas donné davantage de détails et diffusait des chants militaires, alors que la contestation populaire entrait dans sa sixième journée consécutive. «Nous attendons de grandes nouvelles. Nous ne partirons pas d’ici tant que nous saurons pas ce que c’est», a indiqué à l’AFP un manifestant devant le siège de l’armée. «Mais nous savons que Béchir doit partir. Nous avons eu assez de ce régime. Trente ans de répression, de corruption, d’abus de droits. C’est assez», a-t-il poursuivi.

Le prix du pain triplé

Depuis samedi, les manifestants ont essuyé à plusieurs reprises les assauts du puissant service de renseignement NISS, qui a tenté en vain de les disperser à coups de gaz lacrymogène, selon les organisateurs du rassemblement. Mardi, 11 personnes dont six membres des forces de sécurité ont été tués lors de manifestations à Khartoum, a rapporté mercredi le porte-parole du gouvernement Hassan Ismail, sans préciser les circonstances de leur mort, selon l’agence officielle Suna. En tout, 49 personnes sont mortes dans des violences liées aux manifestations depuis que ces rassemblements ont commencé en décembre, de sources officielles.

L’étincelle de la contestation a été la décision du gouvernement de tripler le prix du pain le 19 décembre. A travers le pays, des milliers de Soudanais ont appelé au départ d’Omar el-Béchir. Le président a tenté de réprimer la contestation par la force, puis a instauré le 22 février l’état d’urgence à l’échelle nationale. Mardi, des capitales occidentales ont appelé les autorités à répondre aux revendications «d’une façon sérieuse». Le pouvoir doit proposer «un plan de transition politique crédible», ont écrit les ambassades des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la Norvège dans un communiqué conjoint à Khartoum. Washington a exhorté le pouvoir à respecter le droit de manifester.

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