- Rififi vicié au Zimbabwe -

Le vice-président poursuit sa femme accusée d’avoir tenté de le tuer

Au bon vieux temps du Zimbabwe... Le vice-président Constantino Chiwenga est accompagné de son épouse Marry, à droite, lors de la cérémonie d’investiture du Président Emmerson Mnangawa, au stade national des sports à Harare

C’est une histoire pour le moins inhabituelle : un vice-président qui accuse sa femme d’avoir tenté de le tuer. Entre les affaires privées et celles de la République, c’est une parenthèse bien originale.

Le Zimbabwe assiste depuis plusieurs semaines à la guerre déclarée entre le vice-président et son épouse. Marry Mubaiwa est accusée d’avoir tenté d’assassiner son mari Constantino Chiwenga, en retirant sa perfusion en juillet dernier, alors qu’il était hospitalisé en Afrique du Sud. Âgé de 63 ans, l’ancien chef d’état-major de l’armée avait joué un rôle crucial fin 2017 dans l’éviction du président Robert Mugabe.

Arrêtée le mois dernier, Marry Mubaiwa vient d’être remise en liberté sous caution, dans l’attente de son procès. Et elle veut désormais contre-attaquer, en accusant publiquement son mari de lui avoir retiré ses enfants et confisqué ses biens.

L’ancienne mannequin de 38 ans devenue femme d’affaires avait d’abord été arrêtée sur ordre de la commission anti-corruption, pour fraude et blanchiment d’argent : elle aurait transféré illégalement près d’un million de dollars pour acquérir une propriété et des voitures de luxe en Afrique du Sud.

La justice l’a ensuite accusée de tentative de meurtre, pour avoir retiré une perfusion du bras de son mari hospitalisé en juillet dernier. Elle aurait ensuite tenté de le faire sortir de sa chambre, avant d’être stoppée par la sécurité.

Sa libération sous caution intervient après une détention de trois semaines. Marry Mubaiwa réclame désormais le droit de récupérer ses biens et de voir ses trois enfants, qui lui ont été, selon elle, retirés illégalement par son mari.

De son côté, Constantino Chiwenga a repris ses fonctions de vice-président en novembre dernier, après avoir été transféré en Chine pour soigner son infection de l’œsophage. Des hospitalisations à l’étranger qui font grincer des dents dans le pays, où le système de santé est au bord de l’asphyxie.

Tract (avec média)