Les câblodistributeurs télé, cette profession de pirates contre laquelle personne ne peut rien au Sénégal

Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) est en train de réfléchir à l’activité des câblodistributeurs, ‘’un vrai chaos’’ qu’il faut ‘’réglementer’’, estime son président, Babacar Diagne.
A la question de savoir si le CNRA peut mettre de l’ordre dans les réseaux de branchements clandestins dont les acteurs sont spécialisés dans la distribution de chaînes de télévision cryptées, son président a répondu : ‘’Absolument !’’
‘’Nous sommes d’ailleurs en train de préparer les conventions et les cahiers des charges’’ pour examiner la situation de ce secteur regroupant les câblodistributeurs, a-t-il dit dans un entretien publié lundi par le quotidien privé Vox Populi.
‘’C’est un immense problème, a souligné Babacar Diagne. Ce sont des dizaines et des dizaines de milliers [de personnes].’’
‘’Ce n’est pas esthétique, et ils (câblodistributeurs) diffusent des productions qui ne leur appartiennent pas. Ils le font sans conventions, sans cahiers des charges…’’
‘’Je les ai reçus. J’ai beaucoup discuté avec eux. Nous sommes en train de voir si on va les regrouper ou trouver d’autres solutions. C’est un vrai chaos que nous devons étudier et réglementer’’, a indiqué le président du CNRA. L’analyse de Tract est que cette profession est une mafia contre laquelle personne ne peut rien au Sénégal. Même la société Canal + au Sénégal a signé des accords avec les câblodistributeurs, pour ne pas tout perdre de ses contenus qu’ils diffusent.  EN 2015, le ministère chargé des télécommunications a signé une convention de concession avec la Société de redistribution de télévisions par câbles et services (Soretec). Mais cette société fédérative de gérants des réseaux câblés du Sénégal, ne regroupait qu’environ 300 opérateurs de câblodistribution ; or ils dépassaient les 2000 à travers le pays, il y a 5 ans. Par ailleurs, le secteur d’activités n’est pas pris en charge par l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) qui se limite à attribuer les fréquences, ce dont les câblodistributeurs n’ont pas besoin.
Nous disons au CNRA ceci : « Avant de réglementer l’informel, il faut le faire rentrer dans le secteur formel. Ou à défaut, l’interdire et se donner les moyens de faire respecter cette interdiction ».
Tract