Les tampons hygiéniques et protections périodiques désormais gratuits pour les femmes en Écosse

Le parlement écossais a adopté une loi garantissant la gratuité universelle des protections hygiéniques. Une première mondiale.

Le Period Products Free Provision Bill, projet de loi écossais sur la gratuité des protections périodiques porté par la députée travailliste Monica Lennon, avait été adopté en première lecture en février dernier. Soutenu par le gouvernement, il a été définitivement adopté ce 24 novembre.  Les 121 membres du parlement local d’Holyrood ont approuvé ce texte qui doit mettre un terme à la précarité menstruelle. Il crée un droit universel aux protections hygiéniques dans tous les lieux publics comme les écoles, les lycées et les universités. Cette loi donne au gouvernement le pouvoir d’obliger d’autres organismes publics à mettre à disposition gratuitement des protections menstruelles.

«Nous sommes tous d’accord pour dire que personne ne devrait avoir à s’inquiéter pour avoir des tampons ou protections réutilisables» a déclaré Monica Lennon. Soutenue par une large coalition de syndicats, d’organisations de femmes et d’associations caritatives, la députée a remercié sur Twitter, «tous ceux qui ont fait campagne» ainsi que ses collègues parlementaires qui ont approuvé le texte.

Pour elle, cette loi n’est que le début d’un long cheminement. L’objectif est aussi de mettre en place un vrai système d’éducation menstruelle dans les écoles. Il s’agit d’éduquer les jeunes et de mettre fin aux stigmatisations sur la question. Mais aussi de garantir la dignité sur le lieu de travail de toutes les personnes qui ont leurs règles.

La première ministre écossaise Nicola Sturgeon a fait part de sa «fierté d’avoir voté pour cette loi révolutionnaire, qui fait de l’Écosse le premier pays au monde à fournir des protections périodiques gratuites à toutes celles qui en ont besoin». Elle espère que son pays ne sera pas le dernier.

En France, il a fallu attendre 2016 pour que la TVA sur les protections périodiques passe de 20% (autant que les produits de luxe) à 5,5%. (Voir « Taxe Tampon, question réglée »). En mai 2019, quatre ministres avaient voulu faire des règles un sujet politique avec, entre autres, la question de la gratuité des protections périodiques (Voir : Mobilisation politique en règle pour l’hygiène menstruelle) mais le sujet s’est perdu dans les méandres de remaniements ministériels.