Ligue 1 française ce samedi : Pape Matar Sarr, 18 ans, la nouvelle pépite sénégalaise du FC Metz

 Doué balle au pied, doté d’une belle frappe, Pape Matar Sarr, ici contre Lens en championnat, impressionne.
Doué balle au pied, doté d’une belle frappe, Pape Matar Sarr, ici contre Lens en championnat, impressionne. Presse Sports/Franck Faugère

Quel joueur au juste est Pape Matar Sarr (PMS) la nouvelle trouvaille messine en provenance du Sénégal? « Chacun jugera par lui-même, dit Sidath, le père du jeune homme, ancien gardien pro aujourd’hui coach de l’US Gorée en Ligue 1 sénégalaise. Mais quelqu’un qui l’a suivi de près m’a dit une fois qu’il était un mix entre Yaya Touré (NDLR : le milieu international ivoirien passé par Monaco, Barcelone et Manchester City), Patrick Vieira et Paul Pogba… »

Le milieu offensif né en 2002 ne traîne pas à se faire une place. Intégré au groupe professionnel messin dès son arrivée début octobre 2020, il a joué ses premières minutes contre Brest (1-1, 29 novembre), puis a été titularisé contre Lyon la semaine suivante (1-3, 6 décembre). Non retenu ensuite durant cinq rencontres, il a enchaîné douze apparitions en autant de journées de L1 depuis le début de l’année et porté son compteur buts à 2, face à Brest (4-2) et Montpellier (1-1), sur deux tirs de 20 m. Il est également crédité d’une réalisation en Coupe de France à Valenciennes (4-0) début mars.

A Brazzaville le 26 mars, pour sa première sélection avec l’équipe A du Sénégal face au Congo (0-0) en éliminatoires de la CAN 2021 (le Sénégal est qualifié), il a livré une bonne prestation au côté d’Abdou Diallo, Gana Gueye et Sadio Mané.

« C’est un garçon doué qu’il faut laisser grandir à travers la compétition, déclarait dernièrement le coach Frédéric Antonetti à son sujet, soucieux de le protéger, semble-t-il. Il a beaucoup de qualités et également beaucoup de progrès à faire. On est arrivé en même temps (NDLR : Antonetti a repris ses fonctions sur le banc le 12 octobre, après 22 mois à distance). Je pense qu’il a beaucoup souffert moralement les trois premiers mois. Il quittait sa famille, le climat de Dakar… Puis, il est retourné au Sénégal et il est revenu avec beaucoup de fraîcheur. »

«Le propre d’un élève doué est d’apprendre vite»

L’éclosion de Sarr est en marche. « Avant que Fred Antonetti estime qu’il pouvait l’aligner, il ne s’est pas passé beaucoup de temps, estime Olivier Perrin qui, longtemps basé à Génération Foot, le club satellite du FC Metz à Dakar, a participé à la découverte et à la formation de PMS. A Génération Foot, il jouait à 15 ans et demi en Ligue 1 et ça n’est pas courant au Sénégal. Il présentait quelques lacunes, défensivement et athlétiquement, mais il était déjà mature tactiquement et courait déjà beaucoup. Aujourd’hui, son expérience du football est supérieure à celle d’un jeune de 17 ans sortant directement d’un centre de formation… »

Sarr laisse déjà entrevoir son talent. « Quand PMS est entré contre Lyon, il a frappé la barre (NDLR : le 13 janvier), témoigne Perrin, actuel responsable des structures de formation messines. J’ai revisionné l’action plusieurs fois et j’ai constaté que le gardien n’avait pas eu le temps de voir qu’il armait et frappait… Pour avoir entraîné Miralem Pjanic (NDLR : le Bosnien de Barcelone) en équipe de jeunes (16 ans et 19 ans) à Metz, je sais qu’il y a une catégorie joueurs de talent à laquelle appartient PMS, sans garantie de faire carrière d’ailleurs. Mais le propre d’un élève doué est d’apprendre vite. »

Signée pour cinq saisons à Metz, la pépite était courtisée par plusieurs grands clubs européens durant ses années Génération Foot. « Il y a un sentiment de satisfaction à le voir évoluer à ce niveau à son âge mais honnêtement, je m’y attendais, confie le père. Metz, c’était la continuité logique. On ne s’est pas trompés…»

Il habite en face du centre de formation

Le club lorrain a veillé à mettre en place les conditions de son épanouissement. PMS était censé résider au centre de formation pendant six mois à un an, mais la situation sanitaire a contraint le club à l’installer en colocation dans un appartement en face du centre en compagnie d’Ousmane Ba, gardien de 18 ans, arrivé en même temps que lui.

La journée, il prend deux repas sur trois et fait la sieste sur place. A l’extérieur, d’anciens joueurs sénégalais veillent sur lui. Avant et juste après son arrivée, il a suivi des cours de média training et de perfectionnement en français, mis en suspens ces derniers mois à cause du Covid. De même que sa formation… au permis de conduire. Qu’importe puisque tout semble déjà rouler pour lui.

Par Lionel Chami (pour Le Parisien)

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