[ Mise en garde ] « L’artemisia est un complément alimentaire, pas un médicament » ( spécialiste Sénégal)

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Au Sénégal et notamment à Dakar, c’est désormais la ruée sur l’artemisia. Ceci, depuis que cette plante traditionnelle utilisée contre le paludisme a été mise sous les feux de la rampe mondiale par le marketing punchy du président de Madagascar, Andry Rajoelina, qui l’a présenté comme « LE » remède au coronavirus. Malgré les mises en garde des spécialistes, la demande de produits à base d’artémisia augmente très fortement, tout comme le prix qui a flambé.

L’artemisia est surtout cultivée dans la région de Tivaouane, et vendue sous le label « Le Lion Vert ». Son promoteur, le Belge Pierre Van Damme, a du mal à suivre la demande devenue exponentielle : « En moyenne, Le Lion Vert vendait plus ou moins entre 3 000 et 4 000 paquets par mois. Aujourd’hui, nous sommes à une production de 2 000 paquets par jour et nous avons une demande de 4 000 paquets par jour. Cela a fait un boom. Nous, notre position est très claire : il n’y a rien qui est encore prouvé scientifiquement. Notre premier objectif, c’est le palu et on stipule bien que l’artemisia, ce n’est pas un médicament, c’est un complément alimentaire. Nous, on ne veut pas du tout que l’artemisia devienne politique ni un business aussi », insiste-t-il.

L’Organisation mondiale de la santé reste très prudente sur ce « Covid Organics ». Selon l’OMS, son efficacité n’est pas prouvée. Au Sénégal, le professeur Moussa Seydi, responsable de la prise en charge des patients, estime également qu’il faut des tests et ne valide pas son utilisation dans le protocole de traitement à ce stade. Malgré ces mises en garde, la demande de produits à base d’artemisia explose au Sénégal… et les prix aussi. 7 500 FCFA désormais, le sachet de tisane au lieu de 2 500, comme indiqué sur le paquet.

Le Sénégal a enregistré lundi 4 mai dans la nuit, son onzième décès lié au Covid-19, un homme de 74 ans ans décédé à l’hôpital Fann de Dakar.

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