Moustapha Guirassy, S.U.D : « Nous appelons à voter Idrissa Seck, homme de dépassement » (déclaration intégrale)

Voici la déclaration liminaire intégrale prononcée par Moustapha Guirassy lors de la conférence de presse de S.U.D, ce jeudi 31 janvier 2019 :

Mesdames Messieurs, chers journalistes,

Nous vous avons convié à cette conférence de presse pour livrer au peuple sénégalais notre position sur l’élection présidentielle du 24 février 2019 et notre expression de volonté pour le pays.

Tout d’abord, permettez- moi de remercier mes chers frères et sœurs Unitaires, les militants du parti S.U.D., Sénégalais Unis pour le Développement, et tous les militants de nos partis et mouvements alliés au sein de la coalition Guirassy 2019.

Je les remercie, ainsi que l’’ensemble de nos équipes qui se sont mobilisées avec engagement, dévouement et sens de l’amitié durant les quinze mois écoulés, pour une pré-campagne responsable, éthique et imbue des valeurs sénégalaises.

Certes, à l’issue de ce parrainage controversé, notre candidature n’a finalement pas été retenue, il n’en reste pas moins que nous restons fiers de notre parcours, en toute humilité, tant les valeurs, l’esprit républicain, le sens patriote, et le sérieux des responsables, militants et sympathisants de S.U.D et au-delà, de la Coalition Guirassy 2019 sont et demeurent exemplaires, et salués de tous.

Nous mesurons pleinement la valeur de leur engagement personnel et la sympathie de beaucoup de Sénégalais de bonne volonté qui ne sont pas nos militants, dictés par la volonté de redresser notre pays. Ils nous ont adressé tant de témoignages d’amitié, d’estime pour notre combat et de soutien envers notre engagement. Nous en sommes profondément touchés et nous les en remercions.

Le combat démocratique continue plus que jamais pour les Unitaires que nous sommes. A cet égard, de par les échos qui me parviennent de partout dans le pays et de la diaspora, nous nous félicitons profondément de savoir que nos militants et sympathisants restent mobilisés, pour contribuer de manière décisive à faire advenir le changement, l’alternance démocratique et mettre au pouvoir les ruptures essentielles qu’exige la gouvernance de notre pays, à compter du 24 février 2019.

Aux Unitaires et aux militants de la coalition Guirassy 2019, je les rassure qu’ils auront à l’occasion des législatives et des locales, la possibilité de faire entendre la voix du centre politique que nous incarnons. Cette voix nous aurons l’occasion de la faire entendre d’ailleurs dès à présent, lors de l’élection présidentielle du 24 février. Nous ferons entendre la voix du centrisme dans cette élection, dans le droit fil de notre projet politique qui fait l’addition du meilleur de deux idéologies clivantes et obsolètes que sont le libéralisme sauvage qui abandonne les plus fragiles dans le piège des disparités sociales de l’économie de marché d’une part et d’autre part, le socialisme et la social-démocratie qui tendent à tout niveler par le bas et ne tiennent pas compte du mérite personnel et du droit de chacun à obtenir ce à quoi ses talents et son travail le prédisposent, confondant égalité et équité. Car il nous faut choisir ce qu’il y a de préférable et même de mieux pour notre pays. Notre rêve commun, c’est que nos enfants puissent vivre dans un pays libéré des pesanteurs de son extraversion économique vers l’Occident, débarrassé de la hantise de l’accaparement de nos maigres ressources par quelques-uns et dégagé de la démission des élites de leur responsabilité d’indiquer le droit chemin par l’exemplarité de leur comportement. C’est notre ambition, c’est notre rêve. Mais l’avenir du Sénégal est d’abord entre les mains des Sénégalais, de tous les Sénégalais. C’est eux qui feront le choix, de manière souveraine, le 24 février prochain. Toutefois, nous, en tant qu’Unitaires de SUD et coalition Guirassy 2019, nous pouvons faire l’expression de notre volonté pour le pays, afin de placer le Sénégal définitivement En Tête. Nous avons le devoir de le faire.

Nous avons emprunté la voie de la médiété et du juste milieu, qui est ce qui permet de se rapprocher le plus de la sagesse. Nous nous y tiendrons avec deux seules préoccupations à l’esprit : la place centrale du citoyen dans les politiques publiques et la consolidation constante de la cohésion nationale. La voie nouvelle que nous avons ouverte a des fondements spirituels et puise le meilleur du système libéral à savoir l’initiative individuelle, le respect des droits et des devoirs, l’effort et le travail, la compétitivité et la pluralité. Comme elle puise le meilleur du socialisme à travers ses aspects de cohésion sociale, d’équité́ et d’humanisme. Un système qui veille au maintien de l’équilibre entre libération des talents et des énergies individuelles, des initiatives économiques et des investissements, sans jamais négliger les problématiques liées à la pauvreté́ et à la vulnérabilité. Cette trajectoire, plus que toute autre idée politique, se bat pour une société́ sénégalaise apaisée, à la recherche d’un juste équilibre, d’une médiété, où chacun trouve sa place en tant que personne humaine, dans le respect de l’autre, loin des sentiments de « Jaay Dolé », d’injustice ou d’impuissance, engendrés par le non-respect des droits du citoyen.

Les enjeux de cette élection présidentielle sont donc fondamentaux et engagent l’avenir de nos enfants et le quotidien de tous les Sénégalais, pour plusieurs années.

Dans un pays qui vit une Crise, que beaucoup définissent comme celle des Valeurs, ces mois passionnés de pré-Campagne Electorale nous ont permis de comprendre, qu’en vérité, c’est la Crise du SENS que traverse le Sénégal depuis plusieurs années qui explique notre crise économique et sociale. C’est pour cela que le choix que nous porterons aujourd’hui sur un candidat n’est pas d’abord basé sur les programmes, mais en premier lieu sur l’essence qui les engendre. C’est-à-dire les valeurs que ce candidat s’efforce de vivre et d’incarner et qu’il partage avec nous et la majorité des Sénégalais. Dans notre choix pour cette présidentielle, nous mettons d’abord en avant la quête de sens et nous soutiendrons le candidat qui poursuit avec le plus de ténacité, d’abnégation et d’engagement cette quête de sens : Le SENS de la République, c’est à dire le sens du respect de la Chose Publique. Le SENS de la primauté de l’Intérêt Général sur les Intérêts Particuliers. Le SENS du respect de la Parole Publique et de la parole donnée. Parole Publique qui n’a plus de SENS ni de VALEUR. Le SENS de la Citoyenneté, enfin, qui est à restaurer, notamment pour redonner l’espérance à la jeunesse sénégalaise et la rendre fière de notre pays, lui donner foi dans leur capacité à contribuer à construire ce pays, où qu’ils soient à l’intérieur de nos frontières ou loin du pays.

Aussi, l’enjeu capital de cette élection, c’est de porter à la tête du Sénégal l’homme politique le plus aguerri et le plus expérimenté, en matière de dialogue démocratique avec le peuple pour obtenir ses suffrages d’abord, et en matière de gestion des affaires de l’Etat ensuite. Et qui pour cette raison saura mettre le pays au travail et garantir la juste rétribution du mérite de chacun ainsi que le soutien aux plus défavorisés, d’abord en restaurant l’équilibre entre les pouvoirs présidentiel, législatif et judicaire et ensuite en garantissant l’indépendance de la justice, qui se doit d’être juste et impartiale afin que la confiance existe entre les citoyens et qu’elle revienne entre les acteurs économiques et entre les acteurs politiques.

L’enjeu primordial de cette élection présidentielle, c’est de confier la conduite des destinées des Sénégalais à un homme capable de savoir que lorsque l’on vous met au-devant, c’est d’abord pour suivre la route indiquée par le peuple que vous devez servir, avec humilité, éthique et pondération. Celui qui, parce qu’il l’a dénoncé et combattu avec vigueur et détermination depuis plus de quinze ans, saura garder sa famille en dehors des affaires de l’Etat, ne pas céder au népotisme et mettre fin au clientélisme qui favorise les amis et fait signer des contrats à l’Etat uniquement pour contribuer à construire des fortunes illicitement amassées. Un Président de la République qui nommera aux emplois civils et militaires avec pour seul critère l’excellence du cursus et les compétences avérées des ressources humaines sénégalaises qui seront à la disposition du pays.

L’enjeu décisif de cette élection présidentielle, je vous le dis, c’est de mettre la plus haute charge de notre pays entre les mains d’un produit de la méritocratie républicaine qui passe par l’école sénégalaise dont il est issu. Et qui pour cette raison, saura ne pas tolérer qu’il y ait 5000 abris provisoires au-dessus de la tête de nos écoliers alors que des investissements somptuaires de prestige sont accumulés à 50 kilomètres de Dakar, avec pour seule résultat inéluctable de renforcer la macrocéphalie de la capitale et de creuser les inégalités territoriales et donc sociales, auxquelles il faut mettre fin.

L’enjeu de fond de cette élection présidentielle, c’est d’élire un fils du Sénégal en pleine capacité de fixer un cap clair et mobilisateur au secteur privé national, car ayant à la fois exercé une profession libérale et des responsabilités publiques, et à même de faire prévaloir la préférence nationale et le patriotisme économique, là où les intérêts nationaux ont trop souvent et trop longtemps été bradés au seul secteur étranger, pour instaurer une coopération économique internationale protégeant les intérêts du Sénégal, porteuse de valeur ajoutée pour son économie et également soucieuse de ses échanges avec notre voisinage communautaire de l’UEMOA et de la CEDEAO.

Enfin, l’enjeu crucial de cette élection présidentielle, c’est de restaurer des politiques publiques soucieuses de préserver les équilibres écologiques et de promouvoir un développement durable et inclusif, ayant à cœur de développer les potentialités de tous les enfants du Sénégal par l’éducation et la formation, et de mettre en valeur le potentiel de tous les terroirs, en utilisant de manière durable nos ressources pétrolières et gazières récemment découvertes, tout en mettant sur pied un environnement sécuritaire fort et protecteur pour les populations et nos ressources.

Aussi, voterons-nous en faveur du Président Idrissa Seck et nous appelons à voter pour lui. Nous avons pu, comme du reste beaucoup d’autres Sénégalais, évaluer ses actions en faveur du peuple sénégalais et son engagement politique et public, commencé il y a plus de trente ans, quand il a été le plus jeune et le premier directeur de campagne d’un candidat à la présidentielle en 1988.

Un bilan a toujours deux colonnes : l’actif et la passif. Dans le cas du Président Idrissa Seck, l’actif l’emporte largement. Son programme, ses discours, ses actes, sa vision, son ambition pour le Sénégal, son envie de faire, sa détermination, et son courage sont autant de paramètres qui nous renforcent dans notre conviction : il a sans nul doute la capacité et les moyens nécessaires pour réaliser les objectifs déclinés plus haut.

Les difficiles épreuves politiques qu’il a endurées pendant plus d’une décennie, sans perdre courage ni volonté de servir, nous convainquent qu’il a intériorisé une somme d’expériences qui lui ont par ailleurs permis de développer le sens du dépassement, la vertu du pardon, une grande capacité de résilience, et atteindre ainsi un haut degré de sagesse, de pondération et de sérénité intérieure sans lequel aucune gouvernance ne peut être éthique et durable.

Or, notre pays a besoin de se sortir de ce cycle de vengeance, de règlement de compte, de clanisme, d’amateurisme et d’improvisation. De notre point de vue, l’expérience du Président Idrissa Seck et les épreuves subies sont une garantie pour le pays et sa stabilité. Il sera, nous n’en doutons pas, ce grand homme d’Etat au service exclusif des intérêts supérieurs du peuple sénégalais.

Il faut rassembler tous les Sénégalais autour d’un même idéal de progrès social, économique et démocratique.

Choisir entre des candidats avec qui j’ai les meilleures relations, n’a pas été chose facile. Mais la nation exige de chacun de nous que le meilleur de nous-même lui soit donné surtout en termes d’intégrité.

Il me fallait donc choisir. Choisir pour les enfants, choisir pour les jeunes, choisir pour les femmes. Choisir pour ceux qui souffrent.

C’est la diversité des couleurs et des formes qui fait la beauté d’une tapisserie. Dans une démocratie, certains doivent absolument savoir résister, se battre et mourir pour d’autres ; sinon qui défendra le pauvre, qui défendra le citoyen dont les droits sont bafoués, qui défendra les faibles, qui pour dire trop c’est trop.

Que les femmes et hommes libres s’indignent alors quand l’injustice et la corruption sont érigées en mode de gouvernance ! Ne pas le faire et se taire, c’est trahir sa foi ; c’est trahir ses convictions, c’est vendre son âme.

« Il vaut mieux être pendu pour la loyauté que d’être récompensé pour trahison » disait Vladimir Poutine.

Enfin avant de terminer je demande à tous de garder à l’esprit parti, ambitions de notre parti demeurent intactes.

Le SUD est un parti jeune, en construction ; nous avons une vision et une ambition assez originale pour Notre pays pour prendre le risque de stopper notre cheminement.

Nous ferons ce Sénégal avec ce qu’il a de meilleurs en vertus et en compétences.

Pour que Vive le Sénégal.

Fait à Dakar, le 31 janvier 2019
Pour le Bureau Politique de Sénégalais Unis pour le Développement (S.U.D)
Le Président
Moustapha Mamba Guirassy