‘Ndoumbélane Snap…shoots’ – Si Loin, Mais Si Près (Par Gilles Eric Foadey, 14 septembre 2018)

Gilles Eric Foadey

Les chroniques de Gilles Eric Foadey*, le Sénégal loin des yeux, mais près du cœur : Ndoumbélane Snap…shoots. Instantanés-tirs (au but) d’une actu-cactus, dans une époque où les protagonistes qui nous dirigent ne manquent pas d’air et où leurs administrés aimeraient bien changer d’ère.

LEADERSHIP MORAL ET NON …SALES ENGEANCES

« La Présidence n’est pas uniquement un service administratif. C’est le moins qu’on puisse en faire. C’est plus qu’un travail d’ingénierie, efficace ou inefficace. Il est, par excellence, et avant tout une place de leadership moral » (Franklin Roosevelt).

Ce leadership moral proclamé en son temps par Macky Sall sous le label de « gouvernance vertueuse » a fini en eau de boudin, sinon en ectoplasme, au regard de la réalité des faits, Et, Macky Sall n’a pas fait montre de ce leadership moral dont le Sénégal a urgemment besoin. In fine, tout semble converger vers la fin d’une émergence dont les acteurs se sont comportés comme de…sales engeances.

 

 

 

ARRÊTER LES ESCLANDRES DE SALAMANDRE: NOUS SOMMES… TOUS… COULEURS

Harrison Street, Johannesburg, RSA. Services de l’immigration. Assis sur le banc d’attente, avec d’autres émigrés, avec mon smart phone comme interlocuteur…Il fait froid. C’est l’hiver. J’entends parler Walaf. Je suis revigoré et fier. Trois compatriotes, Modou-Modou, à première vue…

Moi:  «Nan ngen def  » ?

Eux, en cœur, « Santeu ».

Le Ndiatigué, manifeste, du groupe: « Grand yow Senegalais nga» ?

Moi: « Jaroul laaj,  mangui lay lak Wolof».

Lui: « Mais grand Lakk Kat nga, Niro wou Loo Senegalais»?

Moi: « Bayil len sen affaire sourois yi » (appellation Mandingue du Wolof) NDT »

Que retenir sinon que  » Santa dekoul fene« . Le fait c’est que le Wolof,  la langue du groupe communautaire-plutôt qu’ethnie, définit ‘’l’Homo senegalensis’’ où qu’il puisse être sur la mappe monde.

Que l’on soit Balante Bassari, Coniagui, Creole de Ziguinchor, Joola, Lebou, Manjak, Mankagne, Niominka, Peul, Pepel, Toukouleur, Serere, Soce, Soninke ou Wolof.

Le Wolof qu’on le veuille ou pas, est la langue DOMINANTE ET UNIFICATRICE. C’EST TANT MIEUX!

C’est notre trésor, notre Commun Vouloir de Vivre. IN FINE, NOTRE SENEGAL ATTITUDE .

C’est pourquoi, moi, né à Ziguinchor, ak sant bou dekoul fene, exècre les procédés ignobles… qui, ailleurs sur le Continent ont engendré mort et désolation.

Et ce procédé ignoble Macky Sall a commencer à l‘actionner . Il a,  insidieusement, et,  plusieurs fois, posé des actes dans ce sens.
On ne veut pas du primat d’une ethnie sur une autre. Ni aujourd’hui ni demain. Il faut que ce régime arrête de bander les muscles.  Ce regime qui a pris la foi des citoyens pour un foie qu’il peut  griller à satieté.  Il nous faut  ôter le voile de la matière qui retient nos âmes prisonnières de l’obscurantisme grégaire.

 

 

LA CACOPHONIE DU PARRAINAGE, DES PARRAINS ET DES PARRAINÉ(ES)

Le 27 août, à l’entame du crépuscule dans Addis la pluvieuse…J’écoutais Sud Fm. Aziz Coulibaly mettait des rétro Youssou Ndour…’’ Less wakhoul’’

Puis, ce fut le journal parlé. Des citoyens lambda, dans le radio trottoir servi, ne comprenait que dalle à ce parrainage. Parrainage que personne dans les media, ni au niveau des partis politiques et encore moins au niveau de la société civile n’a expliqué aux citoyens. Du moins pas suffisamment et de manière pédagogique. C‘est le lieu de nous interpeller nous-mêmes. Aussi bien en tant que citoyens que partis politiques. Aux législatives, nous fûmes entubés. Tout porte à croire que, si nous n’y prenons garde, nous le serons encore pour ces présidentielles de tous les dangers car, n’ayant pas su ou pu, en toutes conséquence, tirer les leçons des législatives calamiteuses.

Les élections et le processus électoral qui va avec est l’affaire de tous. Il faut le maitriser et l’expliciter aux citoyens. Avec l’introduction du parrainage, la diversion pourrait être de mise si on n’y prend garde.  Et ce, peu de citoyens et d’acteurs politiques le comprennent.

Le parrainage est pertinent en ce sens qu’il nous évite d’avoir des huluberlus aux égos, on ne peut plus, surdimensionnés qui, dans la solitude de leur tête, rêvent d’être Président.

Seulement, à Ndoumbelane, tout le monde dit tout, et n’importe quoi sur le parrainage. Entre le parrainage en soi, les parrains et les parrainé(e)s c’est pire qu’une foire d’empoigne.

Il faut selon la loi et les textes encadrant le parrainage 66820 parrains pour se présenter à l’élection présidentielle. Soit 1% du corps électoral. NI PLUS Ni MOINS.

Toutefois le camp présidentiel, sciemment (?) tout comme les prétendants à la présidentielle veulent récolter les paraphes de plus de millions de parrains. Simplement effarant. Le faire c’est violer la loi.

Et pourtant sur le site de la CDP téléchargeable sur : www.cdp.sn l’essentiel est explicité. On y apprend, entre autres, qu’il faut « faire signer des engagements de confidentialité́ aux collecteurs désignés » par le candidat à la présidentielle, et que, « si une personne est informée que ses données figurent dans une liste d’un candidat sans son consentement, elle peut demander au collecteur concerné la suppression de ses données ».

Ne pas lire et ne pas s’approprier les textes qui fondent les processus électoraux risquent de nous conduire droit dans le mur. Demain, peut-être que les marraines s’en offusqueraient pour entrer dans la danse. Une danse endiablée où elles sont payées pour s’exhiber. Pendant que les inénarrables politiciens bandent les muscles, tous les muscles, en jouant à se faire peur. Quant à l’argent de leur caution, il va… à la Caisse de consignation et de dépôt. Inénarrable avions-nous dit.

 S’UNIR ENFIN !  POUR L’ESSENTIEL

Dans la solitude de sa tête, Macky n’envisage pas la défaite même s’il se sait cuit.

Pour le battre il faut, dès maintenant, faire le tri parmi les moins mauvais des candidats. Nous les connaissons tous. Il faut d’emblée éliminer tous les partis qui ont dirigé le Sénégal à ce jour. Et retenir les hommes et les femmes probes qui ont le Sénégal à cœur avec une vision pragmatique de son développement. Ces derniers ayant en commun les dénominateurs communs que sont, surtout, probité, respect des institutions et développement durable doivent s’entendre sur l’essentiel…pour contraindre Macky Sall à un deuxième tour salvateur pour le Sénégal. Car, c’est ENSEMBLE qu’il faudra faire face à l’hydre Macky Sall et aux mafieux de tous poils. Il faut aller au charbon ! Ce que l’immense majorité d’entre nous laxistes et composés de “ Sob men and women” ne veulent faire. Mais nous le pouvons si nous le voulons. ‘’Gantcheu keen dou ko nakh niaari yoon’’ *, dit-on.

*une péripatéticienne ne se fait pas plumer deux fois’’

CENA, SORS DE TON MUTISME ASSOURDISSANT !

Il est grand temps que la CENA sorte de son mutisme pour remettre les choses à plat et tirer sur la sonnette d’alarme pour des élections crédibles. C’est impératif. Ces élections sont celles de tous les dangers. Il y a péril en la demeure Sénégal.

À ceux et celles qui estiment que le changement est nécessaire, le plus urgent consiste à identifier les vrais porteurs du changement véritable et faire le tri parmi les présidentiables. Mutualiser les forces progressistes. S’approprier le processus électoral. Interpeller la CENA et tourner les pages sombres de la prédation. Il faut s’y atteler par des actes citoyens en ayant des réponses précises aux question suivantes :  Comment fonctionne le parrainage ? Où en est-on avec le retrait des cartes ? Quel sort est réservé à celles et ceux inscrits mais qui ont été victimes de la rétention des cartes lors des législatives calamiteuses ? Comment exiger leur délivrance ? Combien de bureaux de votes existent au total sur le territoire ? Comment faire pour y avoir des vigies citoyennes pour communiquer les résultats dans les bureaux de vote à la clôture du scrutin et les communiquer à travers un site centralisateur, via WhatsApp par exemple ? Comment s’assurer de la probité et de la sincérité du vote des militaires ? Comment encadrer les mouvements de toute cette horde de fonctionnaires, non républicains, qui vont d’une région à une autre sans entrave, aucune, le jour du scrutin ?  Des questions pour lesquelles les citoyens, les media et la société dite civile devraient exiger de la CENA des réponses.

Pour l’heure, le Président Macky Sall pauvre qu’il n’était pas comme Job, est devenu riche comme Crésus à l’exercice du pouvoir. Lui et les siens ont la ferme ambition et les moyens, pensent-ils, de continuer à paître l’herbe rabougrie du pâturage Sénégal. Si Demain, forcing ou pas, il demeure président, alors là nous méritons l’incompétence. Nous continuerons avec résilience à subir les dénis de justice pour in fine, avoir les dirigeants que nous méritons. Ces élections sont loin d’être une partie de promenade dans un parc.

*Gilles Eric Foadey est Journaliste, Consultant media, Traducteur et Interprète de Conférence. Il vit entre Addis-Ababa en Ethiopie et Johannesburg en Afrique du Sud.  Il fut, de 2009 à 2015, le responsable de la communication de l’Agence du NEPAD.