Présidentielle au Burkina: en exil, l’ex-Premier ministre Zida sera investi candidat

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L’ex-Premier ministre de la Transition au Burkina Faso, Yacouba Isaac Zida, en exil au Canada, sera investi le 25 septembre candidat à l’élection présidentielle prévue le 22 novembre, a annoncé mercredi son parti, le Mouvement patriotique pour le salut (MPS, opposition).

Le président du MPS Augustin Loada, « informe l’ensemble des militants, des sympathisants et alliés que le congrès d’investiture du candidat du MPS à l’élection présidentielle de novembre se tiendra le 25 septembre », a annoncé le parti dans un communiqué.

En février, le MPS avait désigné M. Zida, président d’honneur du parti, comme son candidat à la présidentielle, alors que celui-ci reste flou sur son ambition et risque d’être traduit en justice s’il rentre au Burkina.

« Au regard de la situation nationale chaotique, le MPS est persuadé que son président d’honneur est l’homme capable de sortir le pays de ce chaos et de lui redonner son lustre d’antan », justifiait alors M. Loada, un ancien ministre du gouvernement Zida.

M. Zida, dont le retour a plusieurs fois été annoncé par ses proches, sans être effectif, vit au Canada depuis 2016.

« Il sera bien présent au congrès extraordinaire et nous allons investir notre candidat », a assuré à l’AFP le vice-président du MPS, Fousseny Ouédraogo.

Isaac Zida, à l’époque lieutenant-colonel, s’était emparé du pouvoir le 1er novembre 2014, au lendemain de la chute de Blaise Compaoré, chassé de la présidence par une insurrection populaire après 27 ans au pouvoir.

Après de fortes pressions des partis politiques, de la société civile et de la communauté internationale, il avait cédé le pouvoir au bout de trois semaines à Michel Kafando, un diplomate à la retraite qui l’avait aussitôt nommé Premier ministre dans un gouvernement de transition.

Après la fin de la période de transition politique, Isaac Zida avait rejoint sa famille au Canada, en janvier 2016. Radié des effectifs de l’armée pour « désertion en temps de paix » et « insubordination » par le président Roch Marc Christian Kaboré le mois suivant, il pourrait être visé par une procédure devant un tribunal militaire.

Confronté depuis 2015 à des attaques jihadistes qui ont fait plus de 1.100 morts et contraint plus d’un million de personnes à fuir leur foyer, le Burkina Faso organise le 22 novembre une présidentielle couplée à des législatives.

Début août, plusieurs formations politiques de l’opposition, dont le MPS, ont signé un accord pour soutenir, en cas de second tour, le candidat arrivé en tête au premier tour.