Présidentielle en Côte d’Ivoire: la coalition pro-Gbagbo appelle à des manifestations

Des partisans de Gbagbo manifestant devant la CPI à La Haye le 15 janvier 2019

La plateforme EDS (Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté), qui avait déposé la candidature de l’ex-chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo à la présidentielle du 31 octobre appelle à des « manifestations » après le rejet du dossier de M. Gbagbo et la validation de la candidature à un troisième mandat du président Alassane Ouattara.

« EDS lance un appel pressant à la mobilisation des militants, des démocrates de tous bords et au peuple pour faire barrage à la forfaiture, à la dictature de Outtara et à se mettre en ordre de bataille pour des manifestations », a lancé le président de l’EDS Georges Armand Ouegnin, aux côtés d’Assoa Adou le secrétaire général du Front populaire ivoirien fondé par Gbagbo et de Simone Gbagbo, l’épouse de l’ancien président.

Ces « manifestions » doivent « accélérer l’avènement d’un Etat de droit par des élections justes régulières, démocratiques transparentes et inclusives », a poursuivi M. Ouegnin, assurant: « Nous allons manifester parce que nous avons le devoir de manifester pour dire non ».

Les autorités ivoiriennes ont prolongé mardi l’interdiction de manifester (prise en août) jusqu’au 30 septembre.

Lundi, le conseil constitutionnel a rejeté 40 des 44 candidatures à la présidentielle dont celles de M. Gbagbo mais aussi celle de l’ancien chef rebelle et ex-Premier ministre Guillaume Soro, de l’ancien président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly ou des anciens ministres Albert Mabri Toikeusse et Marcel Amon Tanoh.

Il a en revanche validé celle, controversée, de M. Ouattara, ainsi que celles de l’ancien président Henri Konan Bédié (1993-1999), de Pascal Affi Nguessan, ancien Premier ministre sous la présidence de Laurent Gbagbo, et de l’ancien député Kouadio Konan Bertin, dissident du parti de M. Bédié.

L’annonce de la candidature de Outtara début août avait provoqué des affrontements, notamment communautaires, qui avaient fait une quinzaine de morts en août.

le Conseil constitutionnel a estimé lundi qu’avec la nouvelle Constitution de 2016, le pays était entré dans une nouvelle République et donc que le compteur des mandats était remis à zéro, même si le nouveau texte, comme le précédent, limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Les opposants jugent cette candidature anticonstitutionnelle.

« Un régime qui se dit démocratique ne peut pas interdire des manifestation ad vitam eternam », a insisté Assoa Adou, qui espère que les manifestations pourront infléchir les décisions du Conseil constitutionnel. « Nous ne boycotterons jamais les élections à venir. Nous irons (…) et nous allons gagner les élections. Nous allons lutter » pour qu’elles « se déroulent dans un cadre convenable »,

M. Assoa Adou a aussi dénoncé mardi l’arrestation à Korhogo (Nord) du président de la jeunesse du FPI Justin Koua.