Présidentielle : Wade excommunie Madické du PDS et réclame sa tête comme président du groupe parlementaire d’opposition

La réponse du berger Wade à la bergère Madické ne s’est pas fait attendre, suite à la décision de ce dernier d’être candidat aux votes des brebis du PDS. Comme attendu et comme de bien entendu, Abdoulaye Wade s’oppose derechef à la candidature présidentielle de Madické Niang à l’intérieur du Pds. Il l’assimile à une «candidature de collusion, une candidature téléguidée par Macky Sall qui cherche  désespérément, et par tous moyens, un second mandat que les Sénégalais ne sont pas prêts à lui accorder».

Considérant que l’ancien ministre de la Justice «vient (ainsi) de franchir le Rubicon», l’ancien chef de l’État a demandé aux instances compétentes de son parti de retirer à Madické Niang la présidence du groupe parlementaire Liberté et Démocratie, tout en consentant à lui laisser son poste de député, car « c’est une personnalité importante.  Voici l’intégralité du communiqué de Wade.

LE COMMUNIQUÉ DE WADE

«Maître Madické Niang vient de franchir le Rubicon en faisant une déclaration publique annonçant sa candidature à l’élection du président de la République. Lorsqu’il est venu me voir récemment avec un compatriote, je lui avais pourtant dit que je me devais de le conseiller pour le protéger de toute mésaventure. Je lui ai exprimé fraternellement mon opposition totale à son projet qui m’apparaissait suicidaire car, la seule chose qui pourrait le sauver, s’il se présente, ce n’est même pas de faire un bon score mais de gagner, ce qui suppose  qu’au premier tour et au second, il se place devant Karim Wade, Pape Diop, Khalifa Sall, Mackcy Sall, Mamadou Lamine Diallo, Abdoul Mbaye, Ousmane Sonko etc., bref devant tout le monde.

S’il ne gagne pas, sa candidature de ‘’substitution’’ n’aura été,  en fait, qu’une candidature de diversion destinée à aider Macky Sall en détournant certaines voix acquises au PDS et à Karim Wade. Objectivement, c’est une candidature de collusion, une candidature téléguidée par Macky Sall qui cherche  désespérément, et par tous moyens, un second mandat que les Sénégalais ne sont pas prêts à lui accorder. Il faut croire que les pressions qu’exerce Macky Sall sur Madické Niang sont irrépressibles au point que notre ami accepte le suicide politique. Je n’ai pas manqué de lui demander ce qu’il ferait s’il ne gagnait pas puisqu’il n’avait pas d’autre alternative. Il m’a répondu calmement : «J’abandonnerai la politique» !

Le Parti démocratique sénégalais (PDS) informe aussi bien l’opinion publique nationale qu’internationale, et rappelle qu’un congrès régulièrement tenu le 21 mars 2015 avait pris la décision de proposer et de soutenir la candidature de Karim Wade à la prochaine élection présidentielle. Madické Niang avait participé pleinement à ces assises, occupant même une position de pointe. Le Congrès, connaissant la position intransigeante de Macky Sall, avait décidé que si, par ses manigances et intrigues, il empêchait notre candidat de se présenter, il n’y aurait pas d’élection présidentielle au Sénégal.

Dans ces conditions, aucune autre candidature de quelque bord qu’elle provienne, ne saurait ni être soutenue, ni engager le PDS. Au demeurant toute candidature en dehors du parti ou tout soutien apporté à un candidat autre que celui régulièrement désigné par les instances du parti constitue un cas d’indiscipline majeure et d’incompatibilité flagrante entraînant la perte de qualité de membre par démission de fait, en application des articles 4 et 5 de ses statuts.

Bien que la jurisprudence ne soit jamais démentie sur le traitement à infliger aux députés qui quittent délibérément le parti ou en sont exclus, le secrétaire général national du PDS va demander au Parti de laisser à Madické Niang son poste de député, comme il l’avait fait pour Iba der Thiam parce qu’il était une personnalité, mais qu’on lui retire la présidence du Groupe parlementaire.

À la suite des élections législatives marquées par un indescriptible chaos du fait des fraudes massives, et à la suite des manipulations de la Constitution et du fichier électoral, le PDS avait pris la décision irrévocable d’écarter toute candidature alternative ou de substitution.

Ni le PDS, ni son secrétaire général national ne cautionne une candidature solitaire au moment même où les Sénégalais font preuve de détermination pour sauver notre modèle de démocratie que des mains inexpertes et sans vertu sont en train de transformer en système autoritaire et violent.»

Me Abdoulaye Wade,

secrétaire général national