Accueil A la Une Rappel d’indemnités de 2 milliards de FCFA et rente de 17 millions...

Rappel d’indemnités de 2 milliards de FCFA et rente de 17 millions mensuels désormais pour Gbagbo, « libre de rentrer » comme Blé Goudé, selon Ouattara

Après 10 ans d’absence, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé reviendront-ils bientôt en Côte d’Ivoire ? L’ancien président ivoirien et son ex-ministre de la Jeunesse, définitivement acquittés de crimes contre l’humanité par la justice internationale, « sont libres de rentrer en Côte d’Ivoire quand ils le souhaitent », a déclaré mercredi 7 avril le président Alassane Ouattara.

« Des dispositions seront prises pour que Laurent Gbagbo bénéficie, conformément aux textes en vigueur, des avantages et indemnités dus aux anciens présidents de la République », a ajouté le chef de l’État ivoirien à l’ouverture du Conseil des ministres à Abidjan, précisant que « les frais de voyage de l’ancien président et des membres de sa famille seront pris en charge par l’État de Côte d’Ivoire ». Le rappel de ces indemnités représente près de 2 milliards de FCFA couvrant les dix dernières années pour Gbagbo, qui touchera aussi désormais 17 millions de FCFA par mois en tant qu’ex-chef d’Etat (10 millions de pension et 7 millions à titre d’indemnités de logement). C’est Gbagbo qui avait édicté cette loi de prise en charge des anciens présidents en 2005 et 2006.

Une décennie d’absence

Le chef de l’État ivoirien actuel, Puattara, n’a pas évoqué la condamnation en Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo à 20 ans de prison pour le « braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant les violences post-électorales de 2010-2011.

La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé le 31 mars l’acquittement, prononcé en 2019, de Laurent Gbagbo, définitivement reconnu non coupable de crimes contre l’humanité, ouvrant la voie à son retour en Côte d’Ivoire après une décennie d’absence.

Les juges ont rejeté l’appel de la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, contre les acquittements de Laurent Gbagbo et d’un de ses proches, Charles Blé Goudé, ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes, prononcés en janvier 2019 à l’issue d’un procès pour crimes contre l’humanité liés aux violences post-électorales en 2010 et 2011.

Laurent Gbagbo, premier ancien chef d’État jugé par la CPI, et Charles Blé Goudé ont toujours clamé leur innocence dans ces crimes ayant fait 3 000 morts en Côte d’Ivoire, lors de violences nées du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître fin 2010 la victoire à la présidentielle de son rival Alassane Ouattara.

Au nom de la « réconciliation nationale », les autorités avaient octroyé fin 2020 à Laurent Gbagbo deux passeports, un ordinaire et un diplomatique, et l’intéressé avait alors exprimé son souhait de rentrer dès décembre. Ce retour, qu’il avait ensuite annoncé pour « bientôt », restait suspendu à la décision de la CPI, mais il l’était aussi à un feu vert définitif du pouvoir désormais acquis.

Avec AFP et France 24

Tract