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RAPPORT DE REPORTERS SANS FRONTIÈRES : RSF répertorie 387 journalistes détenus, 54 pris en otage et 4 portés disparus en 2020

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Reporters sans frontières (RSF) a publié, hier, son rapport 2020. Dans ce document, où l’ONG fait un état des lieux, elle a répertorié 387 journalistes détenus, 54 retenus en otage et de 4 autres portés disparus au cours de cette année 2020.

Dans son rapport bilan 2020 sur la situation des journalistes dans le monde qu’il a publié, hier, Reporters sans frontières (RSF) a décliné un tableau pas très reluisant. En effet, de ce rapport, il ressort qu’à travers le monde, 387 journalistes sont détenus, 54 retenus en otages et de 4 autres portés disparus au cours de cette année 2020 qui tire à sa fin. Depuis 1995, RSF dresse un bilan annuel des exactions commises contre les journalistes en se fondant sur des données établies tout au long de l’année.

Pour ce rapport 2020, RSF souligne que le décompte inclut les journalistes professionnels et non professionnels, ainsi que les collaborateurs des médias, des catégories clairement distinguées dans ce bilan afin de permettre des comparaisons d’une année sur l’autre. Les chiffres qui figurent dans cette édition ont été arrêtés au 1er décembre 2020 et ne prennent pas en compte les nouvelles libérations ou arrestations qui se sont produites après cette date, précise RSF.

«Le nombre de journalistes détenus à travers le monde reste à un niveau historiquement haut. Fin 2020, 387 journalistes sont emprisonnés pour avoir exercé leur métier d’information, alors qu’ils étaient 389 en 2019. Cette stagnation du nombre de journalistes en détention survient après une augmentation de 12% en 2019. Depuis cinq ans, l’augmentation du nombre de journalistes détenus (professionnels et non professionnels) s’élève à 17% (328 journalistes étaient emprisonnés en 2015)», informe l’étude.

42 femmes journalistes privées de liberté

D’après RSF, le nombre de femmes journalistes en détention a augmenté de 35% par rapport à l’année dernière. En effet, 42 d’entre elles sont actuellement privées de liberté, contre 31 il y a un an. L’ONG souligne que ces chiffres sont «historiquement hauts». «Les femmes, de plus en plus nombreuses dans la profession, ne sont pas épargnées», dénonce le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, cité dans un document, qui relève que, certes que 2020 a permis la libération de détenues emblématiques, comme la célèbre journaliste et militante des droits humains l’Iranienne, Narges Mohammadi.

Cependant, elle a aussi vu «17 autres femmes journalistes jetées derrière les barreaux, dont 4 en Biélorussie, qui connaît une répression sans précédent depuis l’élection présidentielle controversée du 9 août 2020, 4 en Iran et 2 en Chine, où la répression s’est renforcée avec la crise sanitaire, ainsi que 3 en Egypte, 2 au Cambodge et 1 au Vietnam et 1 au Guatemala».

Par ailleurs, RSF constate que «plus de la moitié des journalistes détenus à travers le monde (61%) le sont dans seulement cinq pays, pour la deuxième année consécutive». «La Chine, l’Egypte, l’Arabie-Saoudite, le Vietnam et la Syrie représentent les cinq plus grandes prisons au monde pour les journalistes», se désole RSF.

En Afrique, le rapport fait état de trois fois plus d’arrestations en trois mois. Il cite le cas du journaliste rwandais Dieudonne Niyonsenga. RSF constate qu’il est «désormais le seul journaliste africain encore emprisonné pour avoir – enfreint les règles du confinement – à ce jour».

14 journalistes en prison pour avoir suivi la Covid

Selon RSF, «l’épidémie de Covid-19 a eu un impact sur le nombre de journalistes incarcérés au cours de l’année : 14 journalistes, arrêtés dans le cadre de leur couverture de l’épidémie, sont toujours sous les verrous à ce jour. Il a été constaté une multiplication par trois du nombre d’arrestations de journalistes en Afrique subsaharienne entre le 15 mars et le 15 mai 2020 par rapport à la même période, l’année précédente».

«Reporters sans frontières a répertorié 300 incidents liés à la couverture journalistique de la crise sanitaire entre le 1er février et le 30 novembre 2020. Ceux-ci impliquent 450 journalistes, donc une augmentation de 35%. C’est énorme. Bien sûr, tous ne sont pas derrière les barreaux, mais certains le sont. Parmi ces violations, 35% représentent les interpellations et arrestations arbitraires. Les lois d’exception ou les mesures d’urgence adoptées dans la plupart des pays pour contenir la pandémie ont contribué à confiner l’information», explique RSF.

«Au total, 40 arrestations en lien avec la couverture de l’épidémie ont été recensées entre début mars et fin novembre», d’après RSF qui cite «le cas du Zimbabwe où le journaliste d’investigation Hopewell Chin’ono a passé près d’un mois et demi derrière les barreaux après avoir contribué à révéler des détournements de fonds publics en lien avec l’achat de matériel destiné à lutter contre le coronavirus».

En outre, RSF met aussi en exergue de «nouveaux prisonniers emblématiques» à l’image de son correspondant en Algérie, Khaled Drareni, qui collabore également avec TV5 Monde.

54 journalistes pris en otages, 4 portés disparus

Concernant les journalistes actuellement détenus en otages dans le monde au nombre de 54, RSF souligne :  «Tous les otages se concentrent désormais dans trois pays de la zone Moyen-Orient (Syrie, Yémen et Irak». Et parmi les principaux preneurs d’otages, il y a le Groupe État islamique, les Houthis, Al-Qaïda, Haya Tahrir al Sham (HTS), des autorités autonomes non reconnues, groupes armés radicaux.

Aussi, le rapport renseigne que 4 journalistes portés disparus au cours de l’année 2020. «Contrairement à l’année dernière, où aucun nouveau cas de disparition n’avait été enregistré, quatre journalistes originaires de trois régions du monde (Moyen-Orient, Afrique subsaharienne et Amérique latine) ont été portés disparus en 2020», mentionne le document.

Il précise qu’il s’agit du «rédacteur en chef du quotidien Al-Sabah, Tawfik Al-Tamimi, enlevé en pleine rue dans la capitale irakienne, Bagdad, le 9 mars 2020 (Irak), du directeur de la rRadio communautaire de Bakumbule (RCBA), Bwira Bwalitse, lui aussi enlevé le 16 juin 2020 par des hommes armés dans la province du Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), de la journaliste de la chaîne de télévision régionale câblée VRAEM TV d’Ayacucho (centre du Pérou), Daysi Lizeth Mina Huamán, disparu le 26 janvier 2020, et du journaliste de la Radio communautaire de Palma, Ibraimo Mbaruco, qui a disparu le 7 avril 2020 dans la province du Cabo Delgado (Mozambique)».

Harouna DEME : Voxpop

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