Exactement comme sur les plages de Saly ou de Cap Skirring au Sénégal. Environ 80 000 femmes posent leurs valises en Jamaïque chaque année, et pas seulement pour visiter le studio de Bob Marley et glander sur les plages de sable fin. Particularité méconnue du tourisme local : les “rent-a-dread” (“loue une dread”, pour ceux qui ont fait mandarin LV1) ou “rastitute” (mot valise composé “rasta” et “prostitute”), de jeunes gigolos au crâne couvert de dreads qui proposent leurs faveurs aux quadras blanches esseulées sur des plages populaires de l’île telles que Negri. Le phénomène s’explique à la fois par les inégalités économiques (la Jamaïque est l’île la plus pauvre des Caraïbes) et par l’anonymat dont jouissent les Occidentales qui viennent consommer des relations sexuelles avec des autochtones, loin des paires d’yeux désapprobateurs et des possibles sanctions judiciaires.
Si ces playboys des plages arborent la coiffure typique des rastas, ils ne sont pas de vrais adeptes de la religion rastafarienne : la prostitution est mal vue par les croyants, qui la perçoivent comme une perversion venue de Babylone. Combinaison de la misère sexuelle et affective de ces Dames et la détresse financière de ces Messieurs. Un récent film documentaire de J. Michael Seyfert donne la voix à ces personnes qu’on entend que très rarement.