Répression des opposants : Gbagbo parle

L’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo, qui était sorti de son silence la semaine dernière, a demandé aux autorités ivoiriennes de favoriser « le dialogue plutôt que la répression » après le blocage à leurs domiciles des leaders de l’opposition refusant la réélection du président Alassane Ouattara à un troisième mandat controversé.

« Au vu de la situation politique qui s’est crispée (…), le Président Laurent Gbagbo, après 10 ans sans aucun contact avec le pouvoir en place, a appelé ce jour » le Premier ministre Hamed Bakayoko, « l’invitant à apaiser la situation en favorisant le dialogue plutôt que la répression », selon un communiqué publié par son avocate Habiba Touré.

Laurent Gbagbo « a fait part de sa vive préoccupation quant au traitement infligé » à l’ancien président Henri Konan Bédié, actuel chef de l’opposition, « ainsi qu’à d’autres personnalités politiques » dont l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan et les anciens ministres Assoa Adou et Maurice Guikahue.

M. Gbagbo « s’est réjoui de la très bonne disponibilité du Premier Ministre » et « appelle l’ensemble des militants à garder leur sérénité », selon le communiqué.

Plusieurs membres de l’opposition, qui refusent la réélection d’Alassane Ouattara, sont bloqués à leur domicile depuis mardi après avoir annoncé la création d’un « Conseil national de transition » devant former un « gouvernement de transition ».

Le gouvernement ivoirien a accusé ces opposants de « sédition » et les a menacés de poursuites judiciaires.

Une quarantaine de personnes ont été tuées en Côte d’Ivoire dans des violences électorales, dont une dizaine depuis le scrutin présidentiel samedi.

Dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts après le refus du président Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara, la communauté internationale a appelé au « dialogue » en Côte d’Ivoire et au respect de « l’ordre constitutionnel ».