Reprise du procès ce mercredi : Les trop prévisibles arguments ad hominem de Lamine Diack

Lamine Diack au tribunal de Paris lundi, le 13 janvier 2019

ÉDITO – « Liy raam ci Diack ba la jëm », avons nous failli titrer cet article, pillant ainsi l’ingéniosité lexicale de l’écrivain et journaliste Elgas, ami de la maison Tract où il a chroniqué jusque récemment son « Inventaire des Idoles » . Pour traduire ce jeu de mots, on dira que « la pomme ne tombe pas loin de l’arbre ». Le procès Diack père (Lamine) reprend aujourd’hui, mercredi 10 juin, en début de journée à Paris. Sans Diack prime (Papa Massata) calfeutré à Dakar. Lamine Diack se débrouillera donc tout seul pour expliquer comment il a été à l’origine de cette galère qui aura contraint l’IAAF à changer de nom pour devenir World Athletics, afin de faire quelque peu oublier le scandale de corruption qui entache son nom précédent. Et après qu’il ait été bien mouillé par le bon docteur Dollé à l’audience de lundi, Lamine Diack prendra la parole ce mercredi.

Ses arguments sont par avance prévisibles. Ils seront tous ad hominem. Déjà  lundi, il a indiqué qu’il venait à la barre, bien que physiquement fatigué. Comme si répondre à la justice était un exploit sportif de sa part. Il expliquera aussi qu’il a pris l’argent des Russes pour faire tomber Abdoulaye Wade qui nous menaçait d’un troisième mandat présidentiel, dont beaucoup s’accordent encore à dire qu’il ne lui était pas autorisé. Bref, Pa Diack dira qu’il a violé la loi internationale pour mieux défendre la Constitution sénégalaise. Qui disait que « la vieillesse est un naufrage » ? Le Général De Gaulle n’avait pas tellement tort, car c’est lui qui l’a dit. Encore 8 jours de calvaire devant la barre. Et Diack senior saura à quelle sauce sa réputation longtemps immaculée sera assaisonnée. Et cela ne sent pas bon. Le déballage de la cuisine interne de l’ex-IAAF n’aura rien à voir avec les valeurs désintéressées du sport. Pa Diack a joué (avec le feu) et s’est brûlé plus que les doigts. Il n’a qu’à s’accrocher à la seule valeur sportive dont il peut encore se réclamer : le fair-play.

 

Damel Mor Macoumba Seck

Tract