Président du musée du Quai Branly-Jacques Chirac, où sont rassemblées 70 000 œuvres d’art africain sur les quelque 90 000 des collections publiques françaises, Stéphane Martin estime que le rapport a « un problème principal » : « Il met beaucoup trop les musées sur la touche au profit des spécialistes de la réparation mémorielle ».
S’il reconnaît un intéressant travail historique, Stéphane Martin regrette les conclusions du rapport, établissant selon lui que « tout ce qui a été collecté, acheté dans le cadre colonial est touché par l’impureté du crime colonial ». Il « ouvre un champ de “restituabilité” complète. Ce sont des propositions maximalistes. »
Seraient ainsi susceptibles d’être restitués « les dons aux musées provenant des personnes liées à la colonisation (administrateurs, médecins, militaires) et ceux de leurs descendants, et surtout tout ce qui a été collecté par des expéditions scientifiques ». Il y a eu des cadeaux faits librement, ajoute-t-il, citant ceux des grands chefs du Cameroun à un médecin, Pierre Harter, qui avait soigné leurs familles de la lèpre.