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Révolution au Soudan : Un an après, l’horizon n’est pas assez clair

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L’image de cette jeune étudiante juchée sur le toit d’une voiture pour marquer fortement pposition à Omar El Béchir, sous le régime dictatorial duquel les compatriotes de la même génération qu’elle, ont grandi, a fait le tour du monde. La persévérance – peu importe les menaces des hommes en tenue – n’y feront rien. Finalement, le président sera déchu, se verra quitter le palais pour la prison. Mais un an après, l’espoir d’une véritable libération semble prendre des couleurs grises.

Douze mois jour pour jour après ces tragiques évènements, la transition politique est sur les rails mais celle-ci reste encore fragile, selon des experts. Ils estiment par ailleurs que le pouvoir politique a fait peu de progrès dans la réforme du droit, de la justice transitionnelle ou dans la nomination du Conseil législatif.
Sur le plan purement judiciaire, le bureau du procureur général a annoncé des enquêtes sur les crimes commis pendant le mandat d’Omar el-Béchir.
Mais Khartoum s’est concentré sur les crimes économiques, pour lesquels l’ex-chef d’Etat a été condamné à deux ans de détention dans un centre de réhabilitation.
Omar el-Béchir bientôt à la CPI ?
Quant à la commission d’enquête installée en août 2019 pour faire la lumière sur les tueries et violations graves perpétrées durant les manifestations, celle-ci n’a pas encore rendu ses conclusions.
Mayada fait partie des femmes qui ont été violées par des militaires durant cette journée du 3 juin 2019. Elle se rappelle de ce jour qui restera un souvenir douloureux :
« Je marchais pour me retourner où je gardais mes affaires et ils marchaient derrière moi, me harcelant. Je les ignorais mais ils m’ont suivie et m’ont pulvérisée quelque chose au visage. Cela m’a droguée, comme si j’étais morte. J’ai perdu conscience et c’est là qu’ils m’ont violée. J’ai fait un test plus tard et il s’est révélé positif et le pharmacien m’a dit que j’étais enceinte. »
Très active dans l’action des familles qui réclament justice, Sulima Ishaq Sharif est membre d’une ONG de défense des droits des femmes. Elle dirigeait le centre de traumatologie à l’université Ahfad de Khartoum au moment de l’attaque des manifestants par les forces de l’ordre.
Elle explique que « le viol n’était qu’une des tactiques employée par les militaires dans la violence systématique qui a eu lieu sur la place de la manifestation. »
Elle ajoute que « lorsque les soldats ont nettoyé le lieu du sit-in. Tuer, battre et violer faisaient partie d’une agression violente et systématique ».
Le Soudan, un an après la chute d’Omar el-Béchir
Justice pour les victimes
Dans son dernier rapport sur le Soudan, Human Rights Watch a accusé les nouvelles autorités de lenteur dans le traitement des dossiers judiciaires des victimes du 3 juin.
Le Comité d’enquête du gouvernement doit remettre ses conclusions au procureur général dans les semaines à venir mais l’ONG de défense des droits de l’homme exige que ces conclusions soient rendues publiques et que les procureurs disposent des ressources nécessaires pour engager des poursuites contre les responsables au plus haut niveau.
De nombreuses ONG comme Médecins Sans Frontières considèrent que les violations commises le 3 juin 2019 pourraient être qualifiées de crimes internationaux pour lesquels il n’y a aucune immunité, comme les crimes contre l’humanité.

Tract.sn (avec média)

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