Samir Amin (1931-2018): Accomplissement des indépendances par l’afranchissement de l’impérialisme

MUMBAI, INDIA - NOVEMBER 19, 2008: Marxist Economist Samir Amin at Press Club on Wednesday. (Photo by Anshuman Poyrekar/Hindustan Times via Getty Images)

Sur les réseaux sociaux des internautes sénégalais, depuis son décès hier soir dimanche 12 août, et dans les titres de la presse sénégalaise ce lundi matin, on se complait à le présenter comme Egyptien, comme pour mieux revendiquer son appartenance au continent noir. Il était pourtant aussi Français.  L’économiste franco-egyptien Samir Amin n’est plus. Le monde  de l’économie vient de prendre l’un des plus brillants économistes et théoriciens de l’économie marxiste et maoiste du 20e siècle, comme n’a pas manqué de l’écrire le Présidnet Sall dans son message de condoléances. .

Né le 3 septembre 1931 d’une mère française et d’un père égyptien, tous deux médecins il a passé son enfance et son adolescence à Port-Saïd où il obtint son baccalauréat en 1947.

De 1947 à 1957, il étudie à Paris, et décroche un diplôme de sciences politiques en 1952 avant de décrocher un autre en statistiques en 1956 et un troisième en  économie en 1957.

À son arrivée à Paris, Amin rejoint le Parti communiste français (PCF), mais il se distanciera plus tard du marxisme soviétique et s’associe pendant un certain temps à des cercles maoïstes.

Théoricien principal de l’alter mondialisme, il préconisait une manière de “développementisme marxiste” comme prolongement au tiers-mondisme de ses années maoistes.

Vivant depuis plusieurs années à Dakar au Sénégal, sa grille de lecture économiste faisait de lui un excellent historien des “formes précapitalistes” des pays colonisés, notamment africains, mais aussi de la Chine

Il était considéré comme un analyste des plus lucides et intransigeants de la géopolitique postérieure à la dissolution de l’Union soviétique et des manipulations ethniques, nationales et religieuses consécutives à 1989.

Samir Amin était partisan de l’accomplissement des indépendances par leur afranchissement de l’impérialisme. Pour lui, les indépendances ont peut-être mis fin à la colonisation en tant que telle mais certainement pas à l’impérialisme économique. Il soutenait dans ces dernières conférence que le colonialisme, est l’abolition formelle de toute souveraineté nationale.