Serigne Mbaye Thiam est prêt à répondre à un appel de ses camarades pour prendre les rênes du Parti socialiste (PS). Invité de MNF sur la 7TV, vendredi soir, le Secrétaire national aux élections du PS n’a pas manqué de faire valoir que «tout intérim a une fin», allusion à la fonction d’intérimaire au poste de Secrétaire général du parti de sa camarade, Aminata Mbengue Ndiaye, depuis le décès d’Ousmane Tanor Dieng, il y a plus d’un an.
Serigne Mbaye Thiam déclare que : «Le poste de Secrétaire général par intérim a une durée où on devrait aller au renouvellement après. Mais ce qui a retardé les renouvellements, c’est la pandémie. Mais, moi, si je pense au PS, je ne pense même pas à moi. Et sur ce, je pense que les renouvellements ne doivent pas être seulement des renouvellements pour dire qui va diriger le parti. Mais quel leadership collectif nous allons faire et aussi quel visage on va donner au PS pour donner de l’espoir aux gens».
«Le poste de Secrétaire général par intérim a une durée»
Selon lui, «cela passe par faire des renouvellements transparents, rajeunir, tout en maintenant la solidarité intergénérationnelle. Mais il ne faut pas qu’on soit dans une dynamique les jeunes contre les anciens».
«L’intérim par définition, ce n’est pas à long terme. Mais on ne l’écourte pas. Et moi, je suis bien placé pour le dire, car je suis sorti le premier pour le dire. L’autre aspect, je suis avec mes camarades qui vont décider. Et si mes camarades pensent qu’en mettant Serigne Mbaye Thiam à la tête du parti, ce sera bénéfique pour le PS, mais je les respecte. Je ne peux pas refuser cela. Mais à dire vrai, je n’ai pas été demandeur», souligne-t-il.
«Bon nombre de gens m’ont dit que les militants comptent sur moi pour diriger le parti»
«Cependant, précise-t-il, bon nombre de gens au niveau du parti, au Sénégal et à l’extérieur, m’ont dit que les militants comptent sur moi pour diriger le parti. Mais ce qui est important pour moi, c’est l’unité. Car, prendre une chose dans la violence, qu’on le fasse ne serait pas pour honorer Ousmane Tanor Dieng. Encore une fois, ce qui est important, et que je l’ai dit à mes camarades de parti, c’est le rassemblement, l’unité, la cohésion du collectif, pour honorer feu Ousmane Tanor Dieng. Car il avait consacré sa vie au PS et il n’a jamais flanché. Nous avons le devoir de l’honorer. Ce qui est le plus intéressant c’est qu’on soit ensemble nous PS, au lieu d’aller migrer ailleurs».
Parlant de la réunification du parti, Serigne Mbaye Thiam estime que «c’est un grand sujet», mais qui est «important». «Mais en politique, on ne décrète pas une dynamique politique de séparation ou de retrouvailles. Car dès qu’on le décrète, ce sera du superficiel», avertit-il, en plaidant toutefois pour les retrouvailles de «la grande famille du PS, y compris des gens qui nous ont quittés en 98, 2000 et après».
«On ne peut pas parler pour l’heure de l’élection de 2024»
Serigne Mbaye Thiam n’a pas non plus esquivé la question sur la candidature PS à la Présidentielle de 2024, sans pour autant se mouiller. A l’interpellation de savoir s’il partage les positions de Pierre Sané et Abdoulaye Wilane qui veulent un candidat PS, il dira : «il faut juste rappeler la démarche du PS après l’élection du Président Macky Sall en 2012 et l’élection présidentielle qui a suivi. Lorsque la question s’est posée au bout de 2 ans, les membres de la Coalition Benno Bokk Yakaar ont dit d’emblée que si le Président Macky Sall veut un second mandat, il sera notre candidat. A l’époque, au sein même de l’APR, des gens ont demandé à ce que le PS se détermine. Notre réponse a été en son temps qu’on n’allait pas se prononcer sur une question qui n’était pas encore d’actualité».
Et de préciser que le PS avait dit que «ce qui nous intéressait, c’est les Locales, puis les Législatives et après on allait interroger notre parti sur le sujet. Donc, un parti qui, de 2012 à 2015, a été forcé à donner sa position sur la présidentielle et qui a dit le fonctionnement du PS ne permettait pas de se déterminer à ce moment-là, ne peut pas aujourd’hui se prononcer sur un tel sujet, alors même que le président réélu n’a pas encore fait 2 ans. On ne peut pas parler pour l’heure de l’élection de 2024. On se déterminera lorsque l’information et les données politiques que nous aurons sur le Sénégal nous permettront de prendre position».
En dernier lieu, Serigne Mbaye Thiam a condamné la sortie de député apériste, Aliou Dembourou Sow. «Il a tenu des propos inacceptables. Pour quelqu’un qui a été dans le parti de Senghor, qui a bâti l’Etat, la nation, on ne peut pas ne pas condamner ces propos. On ne peut pas être d’accord avec ça», clame-t-il.
Adama Aïdara KANTE: Source Voxpop
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