Syrie : Ce cadeau fou fait par le président Al-Assad à sa femme

C’est de l’inhumanité ou du snobisme ou peut-être même les deux. En tous les cas, l’acte « pue » tellement l’insolence que s’en est dégagé une onde de choc. Pendant que les Syriens éprouvés par de longues cruelles années de guerre, et menacés dangereusement par le coronavirus, ont du mal à distinguer un horizon salvateur, le pire criminel président de l’histoire du pays offre un tableau d’art d’une valeur de plusieurs dizaines de millions d’euros, acquis lors d’une vente aux enchères à Londres, à sa femme.

il ne fait pas la guerre, Bachar Al-Assad sait être très généreux par amour. Le président syrien viendrait de le prouver dans un rarissime moment de grâce depuis près de dix ans consacrés à bombarder son pays et son peuple. Profitant de la trêve des combats qui lui est imposée à Idlib à la suite d’un accord entre son allié russe et son ennemi turc dans le nord de la Syrie, il aurait offert à sa femme, Asma al-Assad, un tableau de David Hockney pour près de 27 millions d’euros. Le peintre britannique, maître du pop art, est devenu l’un des plus chers au monde ces dernières années.

 

« Il est médecin alors on dit un médecin ça ne peut pas faire cela, sa femme est belle mais il se conduit comme un salaud », avait dit curieusement, à l’encontre du président syrien, l’ex ministre Bernard Kouchner

 

Curieusement, c’est un journal russe, Gosnovosti, qui a révélé la semaine dernière l’achat de l’œuvre d’art par son grand allié de Damas. Plusieurs médias proches du Kremlin ont d’ailleurs lancé récemment une virulente campagne contre la corruption du régime de Bachar al-Assad. On y reviendra. Pour l’heure et selon les informations russes qui citent un prétendu compte Twitter syrien introuvable, l’acquisition a été faite aux enchères de la célèbre maison Sotheby’s à Londres par un acheteur inconnu.

En effet, la vente le 11 février dernier de l’une des toiles emblématiques de Hockney, The Splash, tableau carré de 1,80 mètre de côté, peint en 1966, «représentant une piscine avec plongeoir et des éclaboussures, saisissant le moment juste après que le plongeur a pénétré l’eau», avait été rapportée alors par les tous les chroniqueurs artistiques. «Adjugé à 23,1 millions de livres sterling, (27,4 millions d’euros), ce n’est pas un record, mais tout de même», commente un critique à propos de la hausse confirmée de la cote de l’artiste.

Communication

Asma et Bashar al-Assad à Paris le 9 Dec. 2010. Photographe : Miguel Medina/AFP via Getty Images

 

Le «scandale» a été largement relayé ces derniers jours par les médias arabes, surtout les sites et réseaux sociaux des opposants syriens. «Le criminel Bachar al-Assad offre à sa femme une œuvre artistique pour 30 millions de dollars», titre Al-Furat en rappelant que «le citoyen syrien n’a droit aujourd’hui qu’à une ration de deux galettes de pain par jour et que le coronavirus ravage les zones contrôlées par le régime».

Certains Syriens s’indignent des «23 millions de livres» qui auraient été déboursées, en croyant qu’il s’agit de la monnaie syrienne, qui vaut 600 fois moins que la livre britannique. Or le tableau a coûté, selon le taux de change officiel, et loin d’être réel, plus de 14 milliards de livres syriennes. Une somme tout à fait imaginaire pour la majorité des Syriens.

La toile de Hockney serait destinée, toujours selon les médias russes, «à orner le mur de l’une des chambres de l’un des palais habité par Asma al-Assad». Pièce maîtresse de la communication qui avait fait le succès du couple présidentiel syrien dans les magazines people du monde entier avant le conflit, la première dame avait déjà prouvé son goût pour les belles choses.

En 2011, au début du bain de sang syrien, elle commandait par Internet des meubles design pour sa maison de vacances au bord de la Méditerranée près de Lattakieh et des escarpins Louboutin, dont elle est fan. Asma va pouvoir bientôt plonger ses yeux dans la piscine californienne peinte pas David Hockney.

Tract.sn (avec média)