Tani Adewumi,réfugié nigérian aux USA âgé de 10 ans, prodige du jeu d’échecs, a changé la vie de sa famille

NEW YORK, NEW YORK - MAY 03: Tanitoluwa Adewumi attends the Tribeca Disruptive Innovation Awards during the 2019 Tribeca Film Festival at BMCC Tribeca PAC on May 03, 2019 in New York City. Dia Dipasupil/Getty Images for Tribeca Film Festival/AFP (Photo by Dia Dipasupil / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)

Petit prodige des échecs, Tanitoluwa Adewumi, 10 ans, est devenu l’un des plus jeunes « maîtres nationaux » de l’histoire des États-Unis. L’aboutissement d’une fulgurante ascension pour ce réfugié nigérian qui ne connaissait rien aux échecs il y a encore trois ans, à son arrivée à New York.

Exilé aux États-Unis à l’âge de 7 ans. Champion d’échecs de l’État de New York à 8 ans. Et « maître national » à 10 ans, 7 mois et 28 jours. Tel est l’incroyable parcours de Tanitoluwa Adewumi. Une fulgurante ascension racontée par Nicholas Kristof, chroniqueur au New York Times, lu par Tract.

« Vous souvenez-vous de Tanitoluwa Adewumi, le jeune réfugié nigérian sur lequel j’ai écrit il y a deux ans, qui a gagné le championnat d’échecs de l’État de New York alors qu’il vivait dans un foyer pour sans-abri ? Désormais bien logé (merci à vous, les lecteurs !), il vient de remporter un championnat et devient officiellement un « maître national » à l’âge de 10 ans […] », a tweeté Nicholas Kristof, le 2 mai dernier, au lendemain du tournoi remporté par le jeune prodige.

Progression fulgurante

Dire qu’il y a encore trois ans, Tanitoluwa Adewumi, aussi appelé « Tani », ne connaissait rien aux échecs. Avec sa famille chrétienne, il venait de fuir le nord du Nigeria, où sévit le groupe djihadiste Boko Haram. Hébergé dans un refuge pour sans-abri de Manhattan, à New York, le petit garçon avait découvert les échecs dans l’école du quartier. Sa famille n’ayant pas d’argent, l’école lui avait fait cadeau des droits d’inscription à ce cours optionnel.

Sa note initiale atteignait alors 105. À peine au-dessus de la note la plus basse possible aux échecs (100), rappelle Nicholas Kristof dans le New York Times. Mais Tani a progressé de façon fulgurante.

Au point de remporter, un an plus tard, le championnat d’échecs des écoliers de l’État de New York, en battant des enfants bien entraînés, issus d’écoles privées huppées. Un exploit dont L’Édition du soir s’était fait l’écho, en mars 2019.

Il a changé la vie de sa famille

Sa soudaine notoriété avait changé le quotidien de ses proches. Touchés par cette histoire, les lecteurs du New York Times avaient donné 250 000 $ par le biais d’une cagnotte et offert une année de logement gratuit à la famille de Tani.

Celle-ci vit désormais dans son propre appartement, à Long Island. Kayode Adewumi, le père, est agent immobilier, tandis qu’Oluwatoyin, la mère, vient de décrocher une qualification pour devenir aide soignante et cherche un emploi.

Ils se sont aussi attaché les services d’un coach privé pour entraîner leur fils, trois fois par semaine. Devenu le 28e plus jeune joueur à accéder au rang de maître d’échecs aux États-Unis, Tani ne compte pas en rester là. D’après le New York Times, le garçon ambitionne de devenir le plus jeune « Grand maître international ». Un record jusqu’ici détenu par Sergey Karjakin, à l’âge de 12 ans et 7 mois.

Tract