Tribune du directeur de Tract.sn sur JeuneAfrique.com : « Les présidents sénégalais et l’irrésistible tentation népotique »

Le président Macky Sall et son frère Aliou

Ousseynou Nar Gueye, directeur de publication et de la rédaction de Tract.sn, a publié hier lundi une tribune sur JeuneAfrique.com, le site Internet de l’hebdomadaire parisien du même nom. La tribune est titrée : « Présidents sénégalais: l’irrésistible tentation népotique ».

Ousseynou Nar Gueye y écrit que « Depuis Senghor, chacun des quatre présidents sénégalais successifs a eu l’occasion de nommer des membres de sa parentèle à de hautes fonctions publiques. Mais après l’ère de « Monsieur Fils » (Karim), sous Abdoulaye Wade, le rôle prêté à « Monsieur Frère » (Aliou) sous Macky Sall est à l’origine d’un scandale sur fond d’hydrocarbures qui n’en finit pas de rebondir…

Le Sénégal, affublé du statut de « vitrine de la démocratie en Afrique », aura beaucoup flirté avec la promotion par ses chefs d’État successifs de leur parentèle proche.

Le président Abdou Diouf avait fait de son frère cadet, Magued, son ministre de la Modernisation et de la Technologie, puis celui de l’Industrie, de l’Énergie et des Mines. Le président Léopold Sédar Senghor, président de la République de 1960 à 1980, avait nommé son neveu, Adrien Senghor, ministre d’État et ministre de l’Équipement. Le président Abdoulaye Wade, à la fin de son règne, avait quant à lui confié un ministère d’État et quatre portefeuilles ministériels à son fils Karim.

Avec le reportage de la BBC intitulé « Un scandale à 10 milliards de dollars », le monde entier sait désormais que le frère du président Macky Sall a été nommé par décret présidentiel directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Selon la BBC, Aliou Sall aurait touché 250 000 dollars de Frank Timis, son précédent employeur, lorsque ce dernier a vendu à British Petroleum (BP) la concession de gaz dont la licence a été signée par Macky Sall peu après sa première élection. Concession revendue à un prix inconnu et pour des royalties de garantie qui s’élèveraient, selon la BBC, à 6 000 milliards de francs CFA sur quarante ans. ».

Interdire les nominations familiales ?

La tribune d’Ousseynou Nar Gueye se conclue ainsi : « Le code électoral sénégalais, réformé en janvier 2017, dispose que ne peuvent être membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena) « les parents jusqu’au deuxième degré des candidats à la présidence de la République ». Devra-t-on aussi interdire les membres de la parentèle des chefs d’État sénégalais de toute prétention à la candidature présidentielle suivante (Karim Wade a été candidat à la candidature de celle de 2019), de fonction ministérielle ou de direction générale d’une grande société publique, qui est souvent un strapontin pour viser plus haut ?

Comme a pu le dire, en son temps, le président ivoirien Laurent Gbagbo : « Un président de la République par famille et par siècle, ça suffit largement ! » ».

Pour lire la tribune en entier chez nos confrères de Jeune Afrique, c’est à ce lien.