Un plan Marshall, qu’est-ce que c’est ?

« Plan Marshall pour le tourisme », « plan Marshall pour l’Afrique », un autre pour l’industrie … L’expression revient rapidement dans la bouche des responsables politiques, notamment occidentaux, et maintenant africains, dès lors qu’ils proposent un paquet de mesures assorties d’une enveloppe budgétaire importante. Le terme est né dans l’immédiat après-guerre. Alors que les Etats-Unis cherchent depuis la fin du conflit à réduire les capacités productives allemandes, il changent de doctrine en 1947 et décident d’aider l’Europe à se reconstruire, alors qu’une extrême pauvreté ravage de nombreux pays.
Très discrètement, c’est le général George Marshall, alors secrétaire d’état des Etats-Unis, qui annonce ce plan d’aides sans précédent à l’époque : 16,5 milliards de dollars (ce qui correspondrait à 173 milliards de dollars en monnaie constante 2019) sont prêtés pendant quatre ans à de nombreux Etats européens pour qu’ils reconstruisent leurs infrastructures. Au départ, le projet se nomme « Programme de rétablissement européen ». Le pays le mieux doté est alors le Royaume-Uni, puis la France, l’Italie et la jeune République fédérale allemande. L’idée était d’aider ces pays car leur pauvreté était un facteur d’instabilité politique. Les Américains regardaient alors les scores électoraux des partis communistes, notamment en Italie et en France.
L’utilisation de ce terme pour désigner d’autres plans est très franco-française. A peine la retrouve-t-on en Belgique où il a été question il y a peu d’un « plan Marshall pour la Wallonie ». Aux Etats-Unis, l’expression n’a été reprise que pour aider La Nouvelle-Orléans après l’ouragan Katrina et par Al Gore, pour sauver la planète.

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